jeudi 10 juillet 2014

Plantes & Santé 148 - Juillet/Août 2014



Cap sur l’océan vert…

Dans le monde du business, la concurrence est rude et impitoyable. On dit que les opportunités de croissance sont quasi inexistantes et chaque entreprise est prête à saigner sa concurrente pour avoir sa part du gâteau ! Autant le dire, le business est un océan de sang. 

Il  y a une solution que W. Chan Kim et Renée Mauborgne, chercheurs au Blue Ocean Strategy Institute à l'INSEAD ont imaginé : passer de cette océan rouge sang à un océan bleu. L’océan rouge, ce sont nos entreprises actuelles qui basent leurs travails sur des activités connues et extrêmement concurrentielles, impliquant une cruelle guerre des prix. L’océan bleu, c’est la solution que ces chercheurs nous offrent pour nous sauver de ce massacre économique : un océan calme et propice à l’abondance. Le concept de l’océan bleu invite les entreprises à innover dans des secteurs d’activités sans concurrence où tout est à créer. En théorie, pas de compétition car c’est l’entreprise innovatrice qui pose les règles du jeu, c’est l’entreprise qui crée la demande et non l’inverse ! Et là tout est bon à prendre pour faire du chiffre… Malheureusement, c’est une course permanente à l’innovation, parce qu’un océan bleu fini toujours par devenir rouge. Eh oui ! Le succès, ça fait toujours des envieux.

La méthode de l’océan bleu est donc « de l’innovation, encore de l’innovation, toujours de l’innovation ». Malheureusement, je pense que ce n’est pas la solution.  Pourquoi ? Parce que nous sommes dans un monde fermé où la planète et ses ressources ne sont pas sans fin. Si depuis toujours, la création de valeurs a permis à l’humain sa croissance, on en arrive aujourd’hui à un point où l’illimité n’est pas défendable. Et ce n’est pas un hasard si l’on parle actuellement d’économie soutenable, « the sustainable development », que l’on traduit par développement durable. A court terme, il faudrait que les innovations intègrent une nouvelle valeur fondamentale : celle d’une logique de coopération. Ainsi nous passerons d’un océan bleu illusoire à un océan… disons durable.

Dans les herboristeries Le Nouvel herbier que je crée, quand je m’engage auprès de partenaires, quand j’offre mes conseils à de futurs collègues professionnels sur le point de s’installer, je les invite à trouver des solutions uniquement dans cette espace-là. Donc bravo à ces chercheurs W. Chan Kim et Renée Mauborgne, pour leur livre « Stratégie Océan Bleu: Comment créer de nouveaux espaces stratégiques ». Mais, maintenant, j’attends d’eux qu’ils se penchent sur la stratégie « océan vert » : à quand le livre ?
                                                                                                                     
                                                                                                   Jean-François Astier


« Il faut oser en tout genre ; mais la difficulté, c'est d'oser avec sagesse. »
De Bernard Fontenelle

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