mercredi 17 février 2010

Le prix à payer pour la liberté de choisir

Que penser de ces dix dernières années passées dans le domaine des plantes médicinales ?
Tout comme il y a eu après la guerre 1939-45 trente ans de croissance qu’on a qualifiés de « trente glorieuses », nous venons de vivre dans les compléments alimentaires une période faste que je qualifie de « huit glorieuses ». Nous avons assisté à une montée en puissance sans pareil du nombre de produits. Les ventes de compléments alimentaires, de 2000 à 2008 ont explosé, les Français, tout comme les autres Européens, se sont convertis en nombre aux bienfaits des médecines douces. Les plantes avaient le vent en poupe. Conséquence nécessaire et prévisible, de nouvelles règles ont été imposées par l’Europe. En redéfinissant notamment la notion de complément alimentaire qui tend aujourd’hui à remplacer celle de « plante médicinale ».
Mais depuis 2009, le marché est en crise. Cette crise n’a rien à voir avec la crise financière et économique mondiale. Le comportement du consommateur des compléments alimentaires a changé. Depuis peu, il doute, il cherche de nouveaux repères, il s’interroge sérieusement sur la qualité des produits, il veut savoir précisément ce qu’on lui vend, il n’en peut plus des fausses promesses… Après des années de surenchère de la part des fabricants, voilà une réaction logique et légitime.
Que va-t-il se passer maintenant ? Prochainement, la règlementation va s’intensifier pour freiner notamment les fausses promesses. Face à cela, comment vont se placer les arguments d’ordre vitaliste ou énergétique ? On demandera aux fabricants d’apporter la preuve de leurs allégations. Mais comment prouver rationnellement quelque chose qui sort justement de cette rationalité aujourd’hui limitative et intellectuellement inacceptable ? Un exemple ? Comment concilier le champ de l’étude clinique qui a pour base la statistique avec celui du terrain de l’individu qui par définition est unique…
Aux acteurs en place de trouver la solution. Ce sera le consommateur averti ? Le fabricant ? Le thérapeute holistique ? Le législateur ou le scientifique qui avancera dans sa perception du monde ? A l’heure actuelle, qui a cette réponse ? On a au-delà de cette phase règlementaire difficile la promesse d’une nouvelle ère qui s’ouvre, celle d’une nouvelle conscience. Conscience du faire, conscience du choix, Conscience tout court…
Mais le grand drame que personne ne voit venir est d’ordre écologique. Nous sommes en train de piller notre planète de façon exacerbée et dans le domaine du complément alimentaire nous allons le ressentir. Nous allons voir les ressources diminuer, les prix de certaines matières premières vont inéluctablement augmenter parce que les fabricants vont se battre pour les obtenir… Seuls les riches des pays riches pourront s’offrir certains produits. Il est donc important d’en arriver à de vraies notions de respect de la planète. Il va falloir qu’on intègre une notion de « coût à la planète » de nos produits. Aujourd’hui, quand on prend à la nature une matière première, on ne lui rend rien en échange.
Pourquoi ne pas instaurer une économie du complément alimentaire qui aurait le souci de rendre à la terre ? Voilà une idée nouvelle qui mérite d’être débattue ! Mais de toute évidence, les consciences ne sont pas prêtes à entendre cela. Aujourd’hui la taxe carbone déchire l’opinion. Pourtant, dans le domaine qui nous concerne, l’univers des plantes de santé, tout repose sur une bulle philosophique singulière. Nombre de consommateurs et quelques fabricants restent des puristes. En faites-vous partie, cher ami lecteur ? C’est là notre chance de pouvoir faire évoluer les consciences. Et de préserver notre liberté car, comme le disait si bien Victor Hugo, « La liberté consiste à choisir entre deux esclavages : l’égoïsme et la conscience. Celui qui choisit la conscience est l’homme libre ».

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