mercredi 1 décembre 2010

Un avenir (encore) à construire

Vous avez été nombreux (merci) à me faire suivre un message alarmiste circulant sur Internet : Les plantes médicinales vont être interdites dans l’Union européenne dès le 1er avril 2011. Allons, allons ! Rien ne change sous le soleil ! Les plantes médicinales ont toujours souffert d’un problème de règlementation. Et ça continuera…
Depuis que le diplôme d’herboriste a été supprimé en 1941, il n’y a pas eu de réglementation claire. Or, depuis quinze ans, un formidable engouement se développe dans le domaine du naturel et des plantes médicinales. Nombre de laboratoires sont apparus sur le marché ; et parmi eux, des marchands de produits-miracle avec leurs fausses promesses. Or quand dans un troupeau de brebis, une ou deux bêtes commencent à être galeuses, c’est tout le cheptel qu’il faut soigner… Devant la paresse du législateur, en particulier en France, il était logique qu’à un moment donné, l’Union européenne se saisisse du problème et y mette de l’ordre. Elle l’a fait lors de la définition du complément alimentaire. Et à la question que fait-on des plantes médicinales ? la réponse a été simple et claire : si une plante a une valeur curative, elle devient médicament. Si elle a une valeur physiologique, elle devient complément alimentaire.
Ainsi maintenant en Europe, les plantes peuvent bénéficier soit du statut de médicament (médicaments à base de plantes) soit du statut de complément alimentaire (plantes vendues à usage physiologique). En 2011, l’échéance concerne en réalité la mise en place d’une lourde règlementation sur les allégations des compléments alimentaires. Elles seront interdites, sauf études ou cas particuliers, alors qu’une même plante classée médicament ne sera soumise à aucune restriction quant à ses allégations de santé. Le scandale est là !
Que devons-nous faire aujourd’hui, nous consommateurs ? Interpeller son député à propos de plantes « interdites » ne rime à rien. Plutôt lui faire savoir qu’on ne veut pas être obligé d’aller à la pharmacie pour acheter une plante qui n’aura pas de vraies garanties (qualité biologique, incidence environnementale…). Et lui dire qu’on préfèrerait avoir en face un professionnel de la santé, formé dans le domaine des plantes et pas du médicament. Car quand nous allons acheter une plante dite médicinale, nous suivons le plus souvent une démarche d’entretien de notre santé. Ni préventive ni curative. On est donc bien dans la notion de complément alimentaire au sens propre. Ce que l’Europe doit maintenant reconnaître comme une nécessité, c’est la création d’un diplôme qui serait un peu un équivalent de notre diplôme d’herboriste d’antan. Un diplôme qui validerait la connaissance des compléments alimentaires, des plantes, des vitamines, des oligoéléments. Un diplôme qui, au-delà du concept de maladie, s’attacherait d’abord à celui de santé.
Soit. La nature est bien foutue… A quand un mouvement populaire qui relèvera le défi ? Qui lève la main pour s’y mettre ?

La décadence d’une société commence quand l’homme se demande : « Que va-t-il arriver ? » au lieu de se demander : « Que puis-je faire ? » Denis de Rougemont

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire