Le prix à payer pour
la liberté de choisir
Que penser de ces dix dernières années
passées dans le domaine des plantes médicinales ?
Tout comme il y a eu après la guerre
1939-45 trente ans de croissance qu’on a qualifiés de « trente
glorieuses », nous venons de vivre dans les compléments alimentaires une
période faste que je qualifie de « huit glorieuses ». Nous avons
assisté à une montée en puissance sans pareil du nombre de produits. Les ventes
de compléments alimentaires, de 2000 à 2008 ont explosé, les Français, tout
comme les autres Européens, se sont convertis en nombre aux bienfaits des
médecines douces. Les plantes avaient le vent en poupe. Conséquence nécessaire
et prévisible, de nouvelles règles ont été imposées par l’Europe. En
redéfinissant notamment la notion de complément alimentaire qui tend
aujourd’hui à remplacer celle de « plante médicinale ».
Mais depuis 2009, le marché est en
crise. Cette crise n’a rien à voir avec la crise financière et économique
mondiale. Le comportement du consommateur des compléments alimentaires a
changé. Depuis peu, il doute, il cherche de nouveaux repères, il s’interroge
sérieusement sur la qualité des produits, il veut savoir précisément ce qu’on lui vend, il
n’en peut plus des fausses promesses… Après des années de surenchère de la part
des fabricants, voilà une réaction logique et légitime.
Que va-t-il se passer
maintenant ? Prochainement, la règlementation va s’intensifier pour
freiner notamment les fausses promesses. Face à cela, comment vont se placer
les arguments d’ordre vitaliste ou énergétique ? On demandera aux
fabricants d’apporter la preuve de leurs allégations. Mais comment prouver
rationnellement quelque chose qui sort justement de cette rationalité
aujourd’hui limitative et intellectuellement inacceptable ? Un
exemple ? Comment concilier le champ de l’étude clinique qui a pour base
la statistique avec celui du terrain de l’individu qui par définition est
unique…
Aux acteurs en place de trouver la solution. Ce sera le
consommateur averti ? Le fabricant ? Le thérapeute holistique ?
Le législateur ou le scientifique qui avancera dans sa perception du
monde ? A l’heure actuelle, qui a cette réponse ? On a au-delà de
cette phase règlementaire difficile la promesse d’une nouvelle ère qui s’ouvre,
celle d’une nouvelle conscience. Conscience du faire, conscience du choix,
Conscience tout court…
Mais le grand drame que personne ne
voit venir est d’ordre écologique. Nous sommes en train de piller notre planète
de façon exacerbée et dans le domaine du complément alimentaire nous allons le
ressentir. Nous allons voir les ressources diminuer, les prix de certaines
matières premières vont inéluctablement augmenter parce que les fabricants vont
se battre pour les obtenir… Seuls les riches des pays riches pourront s’offrir
certains produits. Il est donc important d’en arriver à de vraies notions de
respect de la planète. Il
va falloir qu’on intègre une notion de « coût à la planète » de nos
produits. Aujourd’hui, quand on prend à la nature une matière première, on ne lui
rend rien en échange.
Pourquoi ne pas instaurer une économie du complément alimentaire qui aurait
le souci de rendre à la terre ? Voilà une idée nouvelle qui mérite d’être
débattue ! Mais de toute évidence, les consciences ne sont pas prêtes à
entendre cela. Aujourd’hui la taxe carbone déchire l’opinion. Pourtant, dans le
domaine qui nous concerne, l’univers des plantes de santé, tout repose sur une
bulle philosophique singulière. Nombre de consommateurs et quelques fabricants
restent des puristes. En faites-vous partie, cher ami lecteur ? C’est là
notre chance de pouvoir faire évoluer les consciences. Et de préserver notre
liberté car, comme le disait si bien Victor Hugo, « La liberté consiste à choisir entre deux esclavages :
l’égoïsme et la
conscience. Celui qui choisit la conscience est l’homme
libre ». Jean-François Astier.
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