mercredi 15 mai 2013

Plantes & Santé n°135 - Mai 2013

Lettre ouverte au pape François

Votre Papauté, j’aime quand vous dites « protégeons la famille, protégeons la nature, protégeons les enfants et les personnes âgées ». Je pense que ces paroles ont eu un impact très fort sur beaucoup de Chrétiens. Vous avez choisi le nom de François en hommage à Saint François d’Assise, une des plus grandes figures quand on parle de la protection de la nature. Il parait même que Jean Paul II vous avait fait « patron de l'écologie » de par les valeurs de respect pour la nature que vous soutenez. D’ailleurs, sur ce sujet, je suis impatient que vous nous en disiez plus…
Vous êtes un grand novateur ! Le choix de votre nom « François » bouleverse les ordres établis depuis le Xe siècle. De même, saurez-vous faire ouvrir les yeux à tous les Chrétiens (et à tous les non Chrétiens de surcroit), sur le comportement rapace et prédateur que nous adoptons au quotidien envers la planète ?
Vous le savez mieux que moi, les premiers Chrétiens ne mangeaient pas de viande. Saint François D’Assise l’ignorait certainement et ses convictions d’alors l’auraient évidemment poussé à choisir ce mode de vie s’il l’avait su. Si aujourd’hui Saint François D’Assise vivait parmi nous, quel serait son attitude devant l’innommable boucherie industrielle que nous avons instaurée ? L’animal est devenu une matière première industrielle au même titre que le minerai de fer !
En tant que représentant des Chrétiens, il serait donc fondamental que vous rappeliez à vos fidèles  que le fait de manger de la viande n’est pas vraiment compatible avec une spiritualité chrétienne. Pour ma part, je ne vois pas où se situe la démarche spirituelle lorsqu’on mange de la viande. Ni pour l’animal que l’on mange, ni pour soi-même, ni pour la planète. Je trouve qu’il s’agit là d’un non-sens. Les êtres vivants ont une âme, il faut les respecter. N’oublions pas aussi que la Terre est vivante comme l’a déjà démontré Lovelock. Être végétarien est donc bon pour notre évolution spirituelle. Et pour la planète, arrêter de manger de la viande, c’est 20% d’émission de CO² en moins ! Imaginez que dans un premier temps les Chrétiens, c’est-à-dire 30% de la population mondiale, ne mangent plus de viande ! Notre planète s’en rendrait vite compte… et ses habitants y verraient un avenir plus joyeux.
On m’oppose souvent en contre-argument que lorsqu’on ne mange pas de viande, on mange des végétaux. Et que ceux-ci doivent souffrir également. Mais c’est faux ! Le monde végétal se donne en permanence. Lorsqu’il fait des fruits, c’est un don, lorsqu’il fait croitre des feuilles… c’est un don. Le végétal est un don de la nature ! Refuser un don serait une offense n’est-ce pas ?
Votre papauté, sachez que dans tous les cas, si durant votre pontificat vous décidiez de prôner une alimentation végétarienne, je suis d’ores et déjà un fidèle pratiquant… du végétarisme.

                                                                                                   Jean-François Astier


« La viande n'est pourtant pas un aliment qui nous rapproche de Dieu, nous ne perdons rien si nous n'en mangeons pas, et nous ne gagnerons rien non plus si nous en mangeons. »
Première lettre aux Corinthiens 


 Plantes & Santé n°135 - Mai 2013



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire