lundi 17 juin 2013

Plantes & Santé n°137 - Juillet-Août 2013

C’est la faute à Voltaire ! 

J’ai un scoop : nous sommes la seule espèce à devoir « décider » d’être heureux pour être en bonne santé ! Ce n’est pas de ma faute à moi, c’est la faute à Voltaire… qui disait : « J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé ». On pourrait dire que ça fonctionne, car décider d’avoir un regard positif sur la vie est source de santé… Mais je me pose une question, une bien grave question : le bonheur doit-il découler d’un acte volontaire ? Les plantes et les animaux n’ont pas besoin de cette volonté il me semble ! J’imagine qu’être heureux pour un animal ou un végétal c’est d’abord d’être dans l’accomplissement de ce pour quoi il est programmé. Une plante peut être en bonne santé sans pour autant être dans la volonté d’être heureuse. L’important pour elle c’est de croître, de pouvoir se reproduire, et d’être bien intégrée dans un environnement favorable. C’est aussi d’être en dialogue avec cet environnement, avec la communauté vivante (végétale et animale) qui l’entoure. C’est peut être aussi de se sentir respectée par l’humain. L’humain ? Parlons-en ! Pour lui, il faut toujours que les choses soient compliquées. Il faut « décider d’être » plutôt que seulement « être »… N’est-ce pas tout simplement aberrant ? Car décider d’être heureux veut bien dire par définition qu’on ne l’est pas. C’est un souhait mais ce n’est pas ce qui se passe au moment présent. Vous allez me dire que je me torture les méninges à penser ainsi, que ça pourrait être plus simple. Mais laissez moi aller jusqu’au bout de mon raisonnement… Voltaire a trouvé là une phrase qui convient à beaucoup. Je ne peux pas m’empêcher de me dire que cette maxime tronque notre vision du bonheur. Elle a même engendré l’ère intellectuelle qui nous a, petit à petit, coupé du bonheur simple. Pour moi, le bonheur peut nous saisir de trois manières. Par le biais sensoriel, quand je reçois une caresse agréable ou que je mange un biscuit succulent. Par le biais émotionnel lorsque par exemple je suis amoureux. Par le biais spirituel en contemplant un magnifique paysage. Dans ces trois cas de figures, il s’agit de vivre avant tout le moment présent. Si nous arrêtions de nous dire qu’il « faut » être heureux ? Mieux encore, arrêtons de nous reprocher de ne pas l’être, stop à la culpabilité ! S’il y a bien une chose à décider, ce n’est pas d’être heureux. C’est de choisir un environnement favorable pour notre croissance ! Si notre environnement est favorable, nous aurons une croissance harmonieuse et nous serons en bonne santé. Si nous communiquons librement et sans violence, nous pourrons être heureux parce que notre environnement nous sera propice. Il faut donc rechercher ce que l’on appelle notre milieu d’élection. Autrement dit, le milieu dans lequel on peut s’élever librement. La première démarche sera de bien nous connaitre pour savoir ce dont nous avons besoin. Ensuite, recherchons les moments de communion avec nous-même. Finalement, plutôt que la maxime de Voltaire, je préfère celle-ci : « Vis le bonheur quand il est là, sinon, ça viendra ». 

                                                                                                  Jean-François Astier

 Plantes & Santé n°137 - Juillet-Août 2013

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