Les plantes… potion magique du village mondial
Qu’on se le dise, en quelques années la technique et les
médias ont réduit notre planète à un village. Un village virtuel certes, mais il
n’y a que dans un village que l’on peut communiquer d’un bout à l’autre instantanément.
Et rien ne sert d’élever la voix, un petit mail suffit pour dire bonjour à son
ami japonais ou américain… Le problème, c’est que l’on fait pareil avec les
échanges matériels et que ça, ça coûte à la planète.
Les plantes médicinales n’échappent pas à ce phénomène. Avez-vous
remarqué que depuis toujours, beaucoup pensent que plus une plante est
exotique, plus elle est efficace ? Il est vrai que les climats tropicaux
ou équatoriaux, sont propices à la croissance de plantes vigoureuses. Je pense
surtout que c’est l’exotisme qui a toujours fasciné. Mais pour se procurer des plantes qui viennent
de l’autre bout de la planète, on alourdit le bilan carbone.
Depuis toujours les herboristes ont défendu les plantes
autochtones pour des maux bien de chez nous. Les maladies n’étant pas les mêmes
à Paris ou à New Delhi, ils disaient que les espèces locales, qui bénéficient du même
environnement que nous, sont plus adaptées à nos pathologies locales. Aujourd’hui,
consommer local est dans l’ère du temps. Une nouvelle génération de
« loco-consommateurs » est en route et c’est tant mieux pour limiter
le dégagement de CO2 !
Mais il y a un os dans tout ça. Un os de taille qui
s’appelle le stress mondial. Le monde a changé bien vite ces dernières
décennies. Les échanges s’accélèrent, et le stress de la modernité a fait
naitre de nouvelles maladies dites de civilisation. Ce sont en fait des
maladies de désadaptation. Nos organismes saturent. Les champs
électromagnétiques, la pollution atmosphérique, le stress médiatique, la
malbouffe, on le sait, en sont la cause. On se retrouve donc devant un nouveau
paradigme : nos plantes locales sont-elles adaptées devant ces maladies ?
Prenons l’exemple de l’intestin. Les herboristes connaissent
bien l’inflammation intestinale. Ils y répondent par exemple avec une plante bien
de chez nous : la fleur de mauve. Mais notre village mondial a fait naître
la maladie de Crohn. Cette maladie auto-immune touche heureusement peu de
personnes. Et face à elle, une solution majeure a été découverte : la
griffe du chat, une plante qui malheureusement ne pousse qu’en forêt tropicale
péruvienne. Qu’on soit chinois ou amérindien, malgache ou inuit, la griffe du
chat convient pour tous. Cette plante a pour
vocation de soigner au-delà des frontières.
Faisons un vœu : que l’UNESCO reconnaisse un jour ces
plantes utiles à toute la planète comme appartenant au patrimoine mondial. Je
verrais la griffe du chat en tête de liste. En fait, j’aimerais même faire un second
rêve: voir établir une deuxième liste qui pourrait répertorier sur toute la
planète les savoirs locaux ainsi que les plantes locales. Dans ce patrimoine
local figurerait par exemple la mauve. Quelle belle avancée ce serait :
protection de la biodiversité et en même temps, protection des savoirs…
Jean-François Astier
« …Au moment où l'on est capable de regarder la planète
depuis l'espace, quel dommage de ne pas en profiter pour se rendre compte que
notre communauté d'identité est probante et éclatante ! »
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