jeudi 25 septembre 2014

Plantes & Santé n°150 - Octobre 2014




Qu’est ce qu’on attend ?

Le réchauffement climatique compromettra-t-il  l’avenir de l’humanité ? Voilà une question sérieuse qui ne trouve pas de réponse aujourd’hui. Et même dans 50 ans, nous n’aurons peut-être toujours pas de réponse à cette question. Face à cela, êtes-vous optimiste ou pessimiste ?

Personnellement, je ne suis ni l’un, ni l’autre. Je suis réaliste. Avouons-le, malgré les moyens de mesure dont nous disposons aujourd’hui, les prévisions sont contradictoires. D’après la dernière conférence internationale d’août 2014 qui s’est déroulée à Montréal, le futur est plutôt noir. Un millier de scientifiques venant des quatre coins du monde ont essayé de répondre à la question « la météo, quel avenir ? ». Réponse : le niveau de la mer montera de 6 mètres d’ici 2100, les jet-streams, courants où circulent les avions de ligne, seront bien plus turbulents, les pluies plus fortes et la mer beaucoup plus agitée.
Mais d’un autre côté, on a pu observer depuis 2013 une augmentation de l’étendu de la calotte glacière en Antarctique. Qui l’eut cru ? Alors que tout le monde était d’accord pour dire que la glace n’allait que fondre. Il est donc très difficile de prévoir comment notre planète va réagir face à l’augmentation du carbone dans l’air.
Je suis pourtant sûr que la décarbonisation est une logique qu’il nous faut tous suivre, coûte que coûte : mais qui s’engage vraiment dans cette voie de façon volontaire ? A Natura Mundi, nous avons fait récemment le bilan carbone de l’année 2012. Eh bien à ma grande surprise, ce ne sont pas les déchets, ou la construction des bâtiments qui ont émis le plus de carbone, ni même notre source de chauffage… Ce sont les transports, et particulièrement les aller-retour « domicile-travail » ainsi que les déplacements liés à notre activité : c’est pourquoi je tire mon chapeau à Boiron qui, même si on peut lui reprocher de faire disparaitre certains produits à base de plantes du marché pharmaceutique, vient de remplacer la majeure partie de sa flotte automobile par des véhicules hybrides de chez Toyota. En 2016, Boiron espère compter 260 véhicules du même type. On ne peut que l’en féliciter. Mais un pas de plus est possible : à Natura Mundi, 2016 sera l’année où tout le parc des voitures  sera électrique. Des voitures avec des autonomies supérieures à 300 kms… C’est un choix que j’ai pris personnellement en tant que dirigeant, mais je crois fermement que d’ici là, bien d’autres chefs d’entreprises m’auront emboité le pas. Et tant mieux !
Croyez-vous que la décarbonisation totale est une utopie ? Certainement pas si nous prenons la technologie pour alliée, et non comme un Maître qui nous enchaine.
On oublie souvent une chose. Chaque goutte de pétrole que l’on brule pour faire tourner notre économie suicidaire, nous la respirons dans l’atmosphère sous forme de carbone !
Il faut faire des choix maintenant. N’attendons pas que ça tourne mal. A commencer pour notre santé.

Jean-François Astier

« Évidence. Vous aveugle, quand elle ne crève pas les yeux.  »
Gustave Flaubert

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