mercredi 27 février 2019

Jaune comme une crise de foie


Les gens sont (enfin) descendus dans la rue… les jeunes aussi s’y mettent depuis peu. Mais finalement, quel capharnaüm ! Les revendications des uns et des autres s’opposent parfois fortement et on ne sait plus s’il y a dans tout ça une cause commune à ce malaise général…
Tout naturopathe que je suis, j’aime à chercher la CAUSE, et la cause de la cause comme disait Hippocrate. Or ici point de cause unique, mais des symptômes divers… pouvoir d’achat en baisse, inquiétude quant à l’avenir de la planète, etc…
Finalement, que faire devant un tel marasme ? Lancer un grand débat ? Je préfère plébisciter le vrai débat. Un site trop peu relayé par les médias mais qui vaut le détour…

Pour ma part, j’ai une proposition à faire :
Je pense que le cœur du problème est que nous avons depuis trop longtemps oublié que notre planète, aussi immense soit-elle, est ronde, et que donc, elle n’est pas infinie. Et les ressources dont nous disposons et qu’il nous faut partager avec tous les habitants* de cette Terre sont épuisables.
Nous devons au plus vite instaurer une économie basée sur des utilisations cycliques des matières et de l’énergie. Le non recyclage doit être considéré comme une hérésie mettant en danger notre survie et celle de nos descendants… Basculer vers cette économie peut sembler une utopie, mais tôt ou tard, elle sera une nécessité. Alors autant le faire au plus tôt.
Concrètement, en tant que naturopathe éducateur de santé, je privilégie l’éducation plutôt que la répression. En deux mots, je propose que soit créée une nouvelle profession : une profession qui aurait pour mission d’expliquer à chaque humain les attitudes à avoir et les devoirs à respecter pour que cette économie durable se mette en place. Ces nouvelles personnes ne seraient pas des policiers mais devraient avoir une autorité tout aussi forte. Des militaires équipés de non-violence… Cela va faire sourire plus d’un de mes lecteurs, mais pourtant un militant n’est pas quelqu’un qui défend une cause ?
Vous l’aurez peut être compris, cette profession nouvelle pourrait avoir le nom d’ECOLOPATHES. Des naturopathes de la planète. Leur rôle ? Expliquer aux humains qu’ils doivent changer leur façon de vivre, de construire, de manger, de s’habiller, de faire du business… D’arrêter de polluer sous toutes les formes…
Un vaste programme me direz-vous… Mais justement, n’est-ce pas cela que la nouvelle génération attend aujourd’hui ? Aujourd’hui elle se réveille, mais quand elle aura compris le chantier, elle s’y mettra avec d’autant plus de ferveur qu’elle sait qu’elle n’aura pas le choix… Ou alors le choix de disparaitre. Et nous, pères et mères nés au XXe siècle, avec eux et dans la douleur… Il est temps de leur laisser la place. De nous excuser de ne pas avoir fait ce choix plus tôt. Par paresse et par confort.


"Donnez-moi un point d’appui… et je soulèverai le monde" - Archimède

 
Alors par quoi commencer ? Tout d’abord s’assurer que ces personnes auront une vue globale et holistique de leur mission. Une formation en ce sens est indispensable.
Premier chantier : à l’Etat de montrer l’exemple.
1- Rénovation énergétique des bâtiments institutionnels, chauffage à partir de sources non fossiles, photovoltaïque et stockage local sur des batteries combinés à l’alimentation du réseau électrique.
2- emploi systématique de véhicules électriques dans la mesure où ils sont adéquats à leur usage. La première conséquence sera d’augmenter la demande auprès des constructeurs, de développer les bornes de recharge et de changer les mentalités sur une grande partie de la population. Passer du « la voiture électrique c’est pour les handicapés » à « garder sa voiture thermique, c’est dépassé »
3- basculement quasi-total vers un approvisionnement local et bio dans les restaurations collectives et inciter à une alimentation végétarienne en expliquant les bienfaits de ce choix.
4- encourager le comportement vert par une récompense sur salaire pour les fonctionnaires. Des pistes existent comme une prime pour l’utilisation du vélo plutôt que sa voiture, etc…
Ce ne sont ici que quelques pistes pour la partie qui concerne l’Etat…
Deuxième chantier : pour les particuliers, en plus des points ci-dessus applicables (rénovation énergétique des maisons, énergie renouvelables à généraliser), faire un travail de sensibilisation au bilan carbone du foyer et montrer les postes qui nuisent à la planète : déplacements inutiles, bilan carbone d’un chien ou d’un chat… Inciter les ménages à investir dans des solutions à énergie positive locale (photovoltaïque individuel combiné à du stockage en heures creuses et revente en heures de pointe, petits et moyens projets éoliens collectifs locaux…). L’idée est que le citoyen devienne partenaire de l’enjeu écologique, en le sensibilisant d’abord au porte-monnaie.
Troisième chantier : encourager les entreprises à investir dans le bon sens. Pour cela elles doivent réaliser un bilan carbone chaque année, quel que soit leur taille, tout comme actuellement elles font un bilan comptable annuel obligatoire. De ce bilan découlent des avantages fiscaux et sociaux encore plus marqués qu’aujourd’hui. Inversement, les entreprises qui ne se soumettent pas au jeu seront taxées fiscalement. Il faut que cette variation de pression fiscale soit rentable pour l’entreprise et que les réponses du genre « on n’est pas compétitif » ne tiennent pas.
Je suis persuadé qu’une politique en ce sens est contagieuse à tous les autres pays. Et qu’en quelques années la courbe de croissance du carbone dans l’air s’inversera.
Mon approche n’est malheureusement que parcellaire, et manque justement d’une vue holistique. Nul doute qu’une réflexion bien menée dans le sens d’une décarbonation de nos économies amènera d’autres idées concrètes autant qu’efficaces. Et au final, à mon humble niveau en tant qu’herboriste, je peux mettre au point une tisane à base de fleurs de pissenlit, d’aunée, de gentiane, et de réglisse, toutes des fleurs jaunes, qui aideront à ne plus avoir de crise de foie… et à la distribuer aux plus nécessiteux.

Jean-François Astier


* J’entends par « habitants de cette Terre » l’ensemble des êtres vivants nous entourant, pas seulement les humains.

7 commentaires:

  1. Je suis tout à fait d'accord et convaincue. Il faudrait envoyer ce billet à notre président et à tous ces politiques qui semblent se mettre au-dessus de tous et qui, à mon humble point de vue, ne font pas leur travail (leur travail étant, ce me semble, de s'occuper au mieux du pays et de ses habitants, pas de grossir leur compte en banque); également à tous les médias qui ont un énorme pouvoir sur la population.

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  2. j'espère que vous avez envoyé cette proposition au Président dans le cadre du grand débat....

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  3. propositions certes intéressantes mais tant que les multinationales n'auront pas disparu le problème restera entier. il est fatiguant de toujours se sentir culpabilisé en tant que citoyen alors que les états sont à la solde de ces sociétés. bien sûr un geste individuel est nécessaire mais n'est-il pas déjà trop tard. arrêtons de se leurrer.

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  4. Il fut un temps où ce genre de comportement s'appelait du bon sens et personne n'avait besoin de l'apprendre ^^ D'autre part, je trouve dommage d'inclure les animaux de compagnie dans l'histoire du bilan carbone car nous sommes nombreux à avoir "sauvé" un chat ou un chien et ce n'est pas à eux d'assumer les erreurs comportementales des humains ! Il est simple de faire de "petites économies" du genre recycler son eau de vaisselle pour laver les sols, puis l'utiliser aux wc, utiliser de la litière végétale puis la composter, etc ... Rien, ni personne ne me l'a appris mais je le fais quand même, ainsi que de ne pas avoir de voiture, de tout faire à pied (c'est bon pour la santé), ne pas manger de viande (sauf si elle est en date courte), etc ... Nous ne sommes limités que par notre imagination ! :)

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  5. Bonjour Jean-François
    Mais Jean-François, c'est une révolution que tu propose là, eh bien nous y sommes et je me demande comment on va s'en sortir. J'ai vu l'excellent film DEMAIN où des gens intelligents et créatifs font de belles propositions, mais la haut on s'en fout, ça ne rapporte pas et puis il y a ce sacré "MARCHÉ" qu'il faut faire tourner.
    Je connais la belle fable du vaillant COLIBRI mais à la fin c'est épuisant... Car tout là-haut on s'en fout.

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  6. je suis d'accord avec Dorje Damia concernant les animaux...Ces pauvres bêtes n'ont pas demandé qu'on bétonne ou déforeste leurs territoires jusqu'à ne plus avoir beaucoup d'endroits où se réfugier...Quand aux animaux domestiques ils ont leur utilité psychologique dans bien des cas, et encore une fois n'ont rien demandé non plus... N'oublions pas que les plus gros pollueurs de notre planète se trouvent dans les domaines maritime, aérospatial, agricole et les multinationales dont celles du textile... D'autre part je ne suis pas d'accord pour plébisciter la voiture électrique, cette énergie nous rendant trop dépendant des centrales nucléaires forts vieillissantes de notre pays dont il est "tartiné" ! je préfèrerais que nous passions directement au moteur à hydrogène. Il y a par ailleurs de bonnes propositions dans votre petit programme dont j'ai vu la plupart de celles-ci exposées dans le programme de La France Insoumise lors des précédentes élections présidentielles. Il est bon quelquefois de lire les programmes des candidats...

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  7. Une sacré révolution de pacotille votre truc JF...
    Finalement vous répétez le même discours que tous les partis politiques, d'ailleurs le ministre de l'écologie disait la même chose avant de démissionner, n'est ce pas le signe que ce genre de propositions est voué à perpétuer le système en place et son fonctionnement ?
    Au lieu de préconiser des solution polluantes chez les autres, les pays pauvres (fabrication-composition des voitures élec, des isolants issus de la pétrochimie etc...) et qui enrichissent les plus riches sur le dos des plus pauvres (tous ces chantiers et primes ne seront-ils pas captés par les multinationales du bâtiment, de la bagnole et consorts ?), appelez donc à l'arrêt de la consommation, des nouvelles tech et du divertissement de masse, et là je vous suivrai. Mais évidemment c'est moins vendeur...
    Bien à vous,
    Clem

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