Cohérence ? Vous
avez bien dit « cohérence ? »
Avez-vous entendu parler d’un nouveau logo qui sera dans
notre quotidien dès le début de l’année prochaine ? Baptisé « Bio
Cohérence », ce logo se veut exigeant et entend apporter plus de rigueur
et de transparence dans le bio. On ne peut que s’en féliciter.
A cette occasion, je m’interroge sur ce qui se profile
derrière ces labels : est-ce une philosophie ou un business ?
Par définition, être bio devrait être un but en soi. Devenir
bio, choisir un label bio, acheter bio, ce devrait être pour chacun d’entre
nous, fabricants ou consommateur, une façon de concourir à une éthique globale
de la société pour tendre vers un monde meilleur, un monde tout bio.
Cette éthique « bio-logique » et cette démarche de
respect de la planète et de l’humain, bien des petits producteurs l’ont déjà.
Sans nécessairement être estampillés « bio ». Car obtenir un label
bio, il faut le savoir, cela a un coût. En d’autres mots, la certification bio
s’achète. Reste que si le label bio est payant, la confiance est gratuite et
c’est particulièrement vrai pour ces petites entreprises qui proposent souvent à
leurs clients des produits de qualité.
A contrario, apposer un label bio sur son produit est hélas
trop souvent un moyen (et non un but)
pour les fabricants et les producteurs. Comprenez : un moyen de vendre. Un
moyen de se différencier du concurrent par une étiquette, un moyen de se
valoriser vis-à-vis de l’autre et du consommateur. Moi je suis bio, l’autre
pas… Un vrai business quoi !
Et je m’interroge encore… C’est inéluctable. Que se passera-t-il
quand tout le monde aura un label bio ? Quand celui-ci sera
universel ? Quand tous les fabricants payeront pour quelque chose que l’on
aura tous en commun, puisque le non-bio n’existera plus ? Faudra-t-il
continuer à payer ou sera-t-on assez intelligent pour inventer autre chose
qu’un système de contrôle tel qu’il existe actuellement ? D’autant que le
consommateur au final fait les frais du coût d’un label.
Décidément, le monde marche sur la tête. Le système du label payant est forcément
biaisé… Dès que quelque chose est payant, l’histoire nous le montre, il y a
toujours de la fraude… Un jour ou l’autre il y aura de la fraude à la bio et
cela s’est d’ailleurs déjà vu. Le but d’un label bio est d’apporter de la
confiance et de soutenir une philosophie, une éthique de vie. Or une éthique ne
sera jamais payante. Il va bien falloir inventer de nouvelles solutions. Peut-être
pourrait-on s’y mettre tout de suite, non ? Cette fois en espérant que le
consommateur aura le dernier mot. J’ai ma petite idée mais si vous en avez
aussi une, n’hésitez pas à me la communiquer !
Jean-François Astier
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