lundi 2 juillet 2012

Plantes&Santé n°103 - Juin 2010

Cohérence ? Vous avez bien dit « cohérence ? »
Avez-vous entendu parler d’un nouveau logo qui sera dans notre quotidien dès le début de l’année prochaine ? Baptisé « Bio Cohérence », ce logo se veut exigeant et entend apporter plus de rigueur et de transparence dans le bio. On ne peut que s’en féliciter.
A cette occasion, je m’interroge sur ce qui se profile derrière ces labels : est-ce une philosophie ou un business ?
Par définition, être bio devrait être un but en soi. Devenir bio, choisir un label bio, acheter bio, ce devrait être pour chacun d’entre nous, fabricants ou consommateur, une façon de concourir à une éthique globale de la société pour tendre vers un monde meilleur, un monde tout bio.
Cette éthique « bio-logique » et cette démarche de respect de la planète et de l’humain, bien des petits producteurs l’ont déjà. Sans nécessairement être estampillés « bio ». Car obtenir un label bio, il faut le savoir, cela a un coût. En d’autres mots, la certification bio s’achète. Reste que si le label bio est payant, la confiance est gratuite et c’est particulièrement vrai pour ces petites entreprises qui proposent souvent à leurs clients des produits de qualité.
A contrario, apposer un label bio sur son produit est hélas trop souvent un moyen (et non un but) pour les fabricants et les producteurs. Comprenez : un moyen de vendre. Un moyen de se différencier du concurrent par une étiquette, un moyen de se valoriser vis-à-vis de l’autre et du consommateur. Moi je suis bio, l’autre pas… Un vrai business quoi !
Et je m’interroge encore… C’est inéluctable. Que se passera-t-il quand tout le monde aura un label bio ? Quand celui-ci sera universel ? Quand tous les fabricants payeront pour quelque chose que l’on aura tous en commun, puisque le non-bio n’existera plus ? Faudra-t-il continuer à payer ou sera-t-on assez intelligent pour inventer autre chose qu’un système de contrôle tel qu’il existe actuellement ? D’autant que le consommateur au final fait les frais du  coût d’un label.
Décidément, le monde marche sur la tête. Le système du label payant est forcément biaisé… Dès que quelque chose est payant, l’histoire nous le montre, il y a toujours de la fraude… Un jour ou l’autre il y aura de la fraude à la bio et cela s’est d’ailleurs déjà vu. Le but d’un label bio est d’apporter de la confiance et de soutenir une philosophie, une éthique de vie. Or une éthique ne sera jamais payante. Il va bien falloir inventer de nouvelles solutions. Peut-être pourrait-on s’y mettre tout de suite, non ? Cette fois en espérant que le consommateur aura le dernier mot. J’ai ma petite idée mais si vous en avez aussi une, n’hésitez pas à me la communiquer !

Jean-François Astier

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