Aurélien est né. C’est mon
deuxième enfant. Il a vu le jour à la maison, comme le premier. Et oui !
Et aussi étonnant que cela puisse paraître, quand ma femme et moi en parlons
autour de nous, nous nous apercevons que cette pratique est moins rare qu’on
veut bien le croire. Oui, mais cela ne se dit pas, c’est un sujet encore tabou.
C’est dommage et il faut que ça change !
Je m’interroge sur le coût d’un
accouchement à la maison en comparaison du coût d’un accouchement en milieu
hospitalier… Evidemment, toute une industrie vit de la maternité mais aussi aux
dépens de nos cotisations et contribue à creuser un peu plus le trou de la Sécu
dont je parlais dans ma dernière chronique. L’accouchement à domicile est une
solution économique pour la société et abordable par chaque couple qui veut
aujourd’hui avoir un enfant. Ce n’est pas une épreuve à redouter mais bien au
contraire, bien préparé, un bonheur partagé. Qu’on se le dise, ce n’est pas
interdit par la loi ! Et surtout, quand les paramètres sont au vert, naître
dans un environnement naturel est fondamental pour la santé de l’enfant.
Comment avons-nous pu systématiquement
transformer les naissances en des actes aseptisés quasi chirurgicaux ?
Comment en sommes-nous arrivés là ? Cette inquiétante évolution ne semble
intéresser personne. Ce n’est pas le cas de Michel Odent. Je recommande
vivement la lecture de son livre, « Le fermier et l’accoucheur », à
tout futur parent. Dans une plaidoirie impressionnante, ce médecin établit un parallèle
saisissant entre l’industrialisation de l’agriculture et la médicalisation de
l’accouchement. Il nous rappelle comment dans notre rapport avec le végétal,
nous sommes passés d’un statut de chasseurs-cueilleurs à un statut
d’agriculteurs. Comment nous avons surtout mécanisé notre façon de faire naître
le végétal.
Aujourd’hui encore, nous
accélérons cette main mise. Nous le faisons pousser, et donc germer, quand bon
nous semble. Au détriment de la santé de ce dernier…
En faisant le parallèle avec l’humain,
Michel Odent dénonce une industrialisation qui correspond à une excessive médicalisation
des naissances chez notre espèce. Son constat est sans appel : selon lui,
notre société va droit vers une catastrophe majeure. Car ce phénomène,
explique-t-il avec des arguments très cohérents, est générateur de troubles
psychologiques chez les enfants qui sont nés dans des conditions médicalisées à
l’extrême.
Sur le plan de l’intérêt général,
faire un accouchement à domicile présente donc un double avantage : cela
coûte moins cher à la société et surtout cela lui rapportera beaucoup plus tard
puisqu’on évitera ainsi de donner naissance à des enfants à problèmes. J’invite
donc chaque futur parent à y réfléchir en insistant sur le fait que ce n’est
pas tellement pour la société qu’il faut le faire mais surtout pour l’équilibre
du noyau familial. C’est le premier bon point de départ pour avoir des enfants
en bonne santé. Qu’on se le dise !
Jean-François Astier
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