lundi 2 juillet 2012

Plantes&Santé n°105 - Septembre 2010

Une sage-femme et c’est tout !

Aurélien est né. C’est mon deuxième enfant. Il a vu le jour à la maison, comme le premier. Et oui ! Et aussi étonnant que cela puisse paraître, quand ma femme et moi en parlons autour de nous, nous nous apercevons que cette pratique est moins rare qu’on veut bien le croire. Oui, mais cela ne se dit pas, c’est un sujet encore tabou. C’est dommage et il faut que ça change !

Je m’interroge sur le coût d’un accouchement à la maison en comparaison du coût d’un accouchement en milieu hospitalier… Evidemment, toute une industrie vit de la maternité mais aussi aux dépens de nos cotisations et contribue à creuser un peu plus le trou de la Sécu dont je parlais dans ma dernière chronique. L’accouchement à domicile est une solution économique pour la société et abordable par chaque couple qui veut aujourd’hui avoir un enfant. Ce n’est pas une épreuve à redouter mais bien au contraire, bien préparé, un bonheur partagé. Qu’on se le dise, ce n’est pas interdit par la loi ! Et surtout, quand les paramètres sont au vert, naître dans un environnement naturel est fondamental pour la santé de l’enfant.

Comment avons-nous pu systématiquement transformer les naissances en des actes aseptisés quasi chirurgicaux ? Comment en sommes-nous arrivés là ? Cette inquiétante évolution ne semble intéresser personne. Ce n’est pas le cas de Michel Odent. Je recommande vivement la lecture de son livre, « Le fermier et l’accoucheur », à tout futur parent. Dans une plaidoirie impressionnante, ce médecin établit un parallèle saisissant entre l’industrialisation de l’agriculture et la médicalisation de l’accouchement. Il nous rappelle comment dans notre rapport avec le végétal, nous sommes passés d’un statut de chasseurs-cueilleurs à un statut d’agriculteurs. Comment nous avons surtout mécanisé notre façon de faire naître le végétal.

Aujourd’hui encore, nous accélérons cette main mise. Nous le faisons pousser, et donc germer, quand bon nous semble. Au détriment de la santé de ce dernier…

En faisant le parallèle avec l’humain, Michel Odent dénonce une industrialisation qui correspond à une excessive médicalisation des naissances chez notre espèce. Son constat est sans appel : selon lui, notre société va droit vers une catastrophe majeure. Car ce phénomène, explique-t-il avec des arguments très cohérents, est générateur de troubles psychologiques chez les enfants qui sont nés dans des conditions médicalisées à l’extrême.

Sur le plan de l’intérêt général, faire un accouchement à domicile présente donc un double avantage : cela coûte moins cher à la société et surtout cela lui rapportera beaucoup plus tard puisqu’on évitera ainsi de donner naissance à des enfants à problèmes. J’invite donc chaque futur parent à y réfléchir en insistant sur le fait que ce n’est pas tellement pour la société qu’il faut le faire mais surtout pour l’équilibre du noyau familial. C’est le premier bon point de départ pour avoir des enfants en bonne santé. Qu’on se le dise !

Jean-François Astier

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