Vous avez été nombreux (merci) à me faire suivre un message
alarmiste circulant sur Internet : Les
plantes médicinales vont être
interdites dans l’Union européenne dès le 1er avril 2011. Allons,
allons ! Rien ne change sous le soleil ! Les plantes médicinales ont
toujours souffert d’un problème de règlementation. Et ça continuera…
Depuis que le diplôme d’herboriste a été supprimé en 1941,
il n’y a pas eu de réglementation claire. Or, depuis quinze ans, un formidable
engouement se développe dans le domaine du naturel et des plantes médicinales. Nombre
de laboratoires sont apparus sur le marché ; et parmi eux, des marchands
de produits-miracle avec leurs fausses promesses. Or quand dans un troupeau de
brebis, une ou deux bêtes commencent à être galeuses, c’est tout le cheptel
qu’il faut soigner… Devant la paresse du législateur, en particulier en France,
il était logique qu’à un moment donné, l’Union européenne se saisisse du
problème et y mette de l’ordre. Elle l’a fait lors de la définition du
complément alimentaire. Et à la question que fait-on des plantes médicinales ? la réponse a été simple
et claire : si une plante a une
valeur curative, elle devient médicament.
Si elle a une valeur physiologique, elle devient complément alimentaire.
Ainsi maintenant en Europe, les
plantes peuvent bénéficier soit du statut de médicament (médicaments à base de plantes) soit du statut de
complément alimentaire (plantes vendues à usage physiologique). L’échéance
annoncée du 1er avril prochain concerne en réalité la mise en place
d’une lourde règlementation sur les allégations des compléments alimentaires. Elles
seront interdites, sauf études ou cas particuliers, alors qu’une même plante classée
médicament ne sera soumise à aucune restriction quant à ses allégations de santé.
Le scandale est là !
Que devons-nous faire aujourd’hui,
nous consommateurs ? Interpeller son député à propos de plantes
« interdites » ne rime à rien. Plutôt lui faire savoir qu’on ne veut
pas être obligé d’aller à la pharmacie pour acheter une plante qui n’aura pas
de vraies garanties (qualité biologique, incidence environnementale…). Et lui
dire qu’on préfèrerait avoir en face un professionnel de la santé, formé dans
le domaine des plantes et pas du médicament. Car quand nous allons acheter une
plante dite médicinale, nous suivons le plus souvent une démarche d’entretien de notre santé. Ni
préventive ni curative. On est donc bien dans la notion de complément
alimentaire au sens propre. Ce que l’Europe doit maintenant reconnaître comme
une nécessité, c’est la création d’un diplôme qui serait un peu un équivalent
de notre diplôme d’herboriste d’antan. Un diplôme qui validerait la
connaissance des compléments alimentaires, des plantes, des vitamines, des
oligoéléments. Un diplôme qui, au-delà du concept de maladie, s’attacherait d’abord
à celui de santé.
Soit. La nature est bien foutue… A
quand un mouvement populaire qui relèvera le défi ? Qui lève la main pour
s’y mettre ?
Jean-François Astier
La décadence d’une société commence quand l’homme se demande :
« Que va-t-il arriver ? » au lieu de se demander :
« Que puis-je faire ? » Denis de Rougemont.
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