(para)ben oui… (para)ben non…
Il y a
peu, les parlementaires français ont voté en première lecture un texte de loi
interdisant les parabènes. Derrière ce projet qui, je l’espère, aboutira à la promulgation d’une loi, un
débat fait rage entre certains scientifiques et des militants. Pour les
premiers cette interdiction serait aberrante car il n’est pas prouvé que les
parabènes soient dangereux. Leur argument premier est que les parabènes
existent dans la nature. Mais pour beaucoup de passionnés qui suivent l’affaire
de près, les parabènes présents dans nos produits de consommation sont
d’origine synthétique et potentiellement cancérigènes.
Remettons
donc les pendules à l’heure !
Effectivement,
des parabènes existent dans la nature… Mais entre les formes chimiques du
parabène que l’on utilise (méthylparaben, éthylparaben, propylparaben,
butylparaben, isobutylparaben,) et les formes de parabène que l’on trouve dans la
canneberge, l’oignon, la mûre, l’orge, la gelée royale… il y a de grandes
différences. Les parabènes naturels sont habituellement peu solubles dans l’eau
alors que nous sommes des organismes vivant dans un milieu aqueux. Le danger
avec les parabènes que l’on nous fait avaler sous forme alimentaire,
médicamenteuse ou cosmétique, c’est que l’environnement de ces parabènes n’est
plus aqueux. Bien souvent, on y ajoute des alcools ou un environnement
moléculaire rendant de fait ces parabènes accumulatifs dans l’organisme.
Ensuite, notre corps ne va pas réagir face à un parabène chimique et concentré comme
devant un parabène d’origine naturelle : il y a tout à parier que celui
d’origine chimique n’a pas exactement la même conformation que l’originale. Car
sa forme peut différer. C’est typiquement ce qui se passe par exemple avec les structures
chimiques de type « ose » : le glucose peut prendre la forme dite
« chaise » ou « bateau », l’une sera la forme naturelle,
l’autre artificielle. C’est ainsi que l’on peut expliquer pourquoi la vitamine
C synthétique est bien moins assimilable que la vitamine C naturelle :
l’organisme ne sait pas forcément s’adapter à une conformation spatiale dont il
n’a pas l’habitude.
De plus,
bien qu’elles puissent être similaires en apparence, les molécules ont des
comportements différents vis-à-vis de la lumière. On dit qu’elles sont
lévogyres ou dextrogyres. Certaines solutions naturelles vont orienter un
faisceau de lumière polarisé dans un sens alors que, synthétiques, elles dévieront
le faisceau en sens inverse. Un phénomène assez inexplicable et la preuve qu’il
existe une différence de taille entre des substances naturelles et des
substances chimiques. Pourquoi les parabènes échapperaient-ils à ces
phénomènes ?
La
plupart des produits naturels sont a priori bien tolérés par notre corps alors
que les mêmes, artificiels, sont très mal tolérés. Pourquoi ? C’est encore un
grand mystère pour la science… Nos parlementaires ont donc raison : le
bénéfice du doute doit l’emporter ! La démocratie parlementaire est bien
foutue pour une fois ! Pourvu que ça dure…
Jean-François Astier
«Toutes les choses sont poison, et rien n'est
sans poison; seule la dose fait qu'une chose n'est pas un poison.» Paracelse.
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