lundi 2 juillet 2012

Plantes&Santé n°115 - Juillet/Août 2011

(para)ben oui… (para)ben non…
Il y a peu, les parlementaires français ont voté en première lecture un texte de loi interdisant les parabènes. Derrière ce projet qui, je l’espère,  aboutira à la promulgation d’une loi, un débat fait rage entre certains scientifiques et des militants. Pour les premiers cette interdiction serait aberrante car il n’est pas prouvé que les parabènes soient dangereux. Leur argument premier est que les parabènes existent dans la nature. Mais pour beaucoup de passionnés qui suivent l’affaire de près, les parabènes présents dans nos produits de consommation sont d’origine synthétique et potentiellement cancérigènes.
Remettons donc les pendules à l’heure !
Effectivement, des parabènes existent dans la nature… Mais entre les formes chimiques du parabène que l’on utilise (méthylparaben, éthylparaben, propylparaben, butylparaben, isobutylparaben,) et les formes de parabène que l’on trouve dans la canneberge, l’oignon, la mûre, l’orge, la gelée royale… il y a de grandes différences. Les parabènes naturels sont habituellement peu solubles dans l’eau alors que nous sommes des organismes vivant dans un milieu aqueux. Le danger avec les parabènes que l’on nous fait avaler sous forme alimentaire, médicamenteuse ou cosmétique, c’est que l’environnement de ces parabènes n’est plus aqueux. Bien souvent, on y ajoute des alcools ou un environnement moléculaire rendant de fait ces parabènes accumulatifs dans l’organisme. Ensuite, notre corps ne va pas réagir face à un parabène chimique et concentré comme devant un parabène d’origine naturelle : il y a tout à parier que celui d’origine chimique n’a pas exactement la même conformation que l’originale. Car sa forme peut différer. C’est typiquement ce qui se passe par exemple avec les structures chimiques de type « ose » : le glucose peut prendre la forme dite « chaise » ou « bateau », l’une sera la forme naturelle, l’autre artificielle. C’est ainsi que l’on peut expliquer pourquoi la vitamine C synthétique est bien moins assimilable que la vitamine C naturelle : l’organisme ne sait pas forcément s’adapter à une conformation spatiale dont il n’a pas l’habitude.
De plus, bien qu’elles puissent être similaires en apparence, les molécules ont des comportements différents vis-à-vis de la lumière. On dit qu’elles sont lévogyres ou dextrogyres. Certaines solutions naturelles vont orienter un faisceau de lumière polarisé dans un sens alors que, synthétiques, elles dévieront le faisceau en sens inverse. Un phénomène assez inexplicable et la preuve qu’il existe une différence de taille entre des substances naturelles et des substances chimiques. Pourquoi les parabènes échapperaient-ils à ces phénomènes ?
La plupart des produits naturels sont a priori bien tolérés par notre corps alors que les mêmes, artificiels, sont très mal tolérés. Pourquoi ? C’est encore un grand mystère pour la science… Nos parlementaires ont donc raison : le bénéfice du doute doit l’emporter ! La démocratie parlementaire est bien foutue pour une fois ! Pourvu que ça dure…

Jean-François Astier

 «Toutes les choses sont poison, et rien n'est sans poison; seule la dose fait qu'une chose n'est pas un poison.» Paracelse.

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