Connaissez-vous Le nouveau protocole ? C’est un
film sorti en 2008 que j’ai vu cet été et je vous le recommande. C’est
l’histoire d’un exploitant forestier, Raoul Kraft, incarné par l’acteur Clovis
Cornillac, qui un matin apprend la mort de son fils de 18 ans dans un accident
de voiture. Très vite, on découvre que ce jeune homme participait à un
protocole médical et testait un nouveau médicament. Des effets secondaires
pourraient-ils expliquer cet accident? Désireux de connaître les causes du
décès de son fils, le père part à la rencontre du directeur du laboratoire
menant les essais… Vous allez me dire « encore un film polémique qui prend parti contre les labos… ».
Eh bien non, et ni l’inverse non plus. C’est une histoire policière dont la
conclusion laisse au spectateur le soin d’imaginer la fin…
Mais à la 22ème minute
du film, les propos du responsable de ce médicament testé, sont édifiants et
tellement révélateurs de la réalité médicale d’aujourd’hui. « La prise d’un médicament »,
explique cet homme sur un ton désinvolte devant la machine à café « est toujours une effraction
biologique ». Et d’ajouter : « Il
faut donc tester ce pouvoir d’effraction, mesurer les effets de la rencontre
entre la molécule et l’organisme. Et pour ça, rien ne remplace les essais sur
une population test ».
Une effraction biologique ! Voilà
bien une nouvelle notion, car pour moi, et mon dictionnaire, une effraction est
l’action de briser une barrière pour dérober un bien (une effraction sur une
clôture, une porte). J’ai eu par contre un peu de mal à concevoir une
effraction biologique, jusqu’à ce que je comprenne ce scientifique voulant dire
que la molécule qu’il teste est en fait un voleur qui s’introduit de force dans
l’organisme pour le dépouiller de quelque chose. Certainement un équilibre
fonctionnel ou métabolique, je suppose. C’est ce qu’il appelle « les effets de la rencontre entre la molécule
et l’organisme »
On est là en plein cœur de la
pharmacologie et surtout des molécules de synthèse. On est surtout aux
antipodes d’un contexte naturel dans lequel baignent nos organismes au
quotidien. Car hormis les plantes toxiques (et la pollution !), tout cet
environnement naturel est un univers holistique de molécules dans lequel
l’organisme, via sa vitalité, reste en bonne santé.
Un médicament synthétique utilise un
donc un principe de toxicité à la façon d’un voleur qui s’introduit chez quelqu’un
qui ne le souhaite pas. C’est ça l’effraction biologique !
Et cette science a été baptisée
« pharmacologie ». Mais si donc la pharmacologie existe sur ces
bases, à l’inverse, il nous reste une science à inventer, une toute nouvelle
voie de recherche, une sorte de « naturologie », une science qui
aurait pour sujet d’étudier dans un cadre naturel comment les molécules de
notre environnement quotidien influent sur notre santé. Une démarche qui
évidemment aurait pour fondement une approche holistique et non analytique des
choses…
On a encore du pain sur la
planche. Mais heureusement que la nature est bien faite : plus le temps
passe, plus cela devient une évidence.
Jean-François Astier
« Les
hamsters ne connaissent pas leur bonheur, qui bénéficient des nouveaux
médicaments aux effets miraculeux cinq années avant les hommes. » Philippe
Bouvard.
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