lundi 2 juillet 2012

Plantes&Santé n°120 - Janvier 2012

2012 : année des herboristes

 Ah l’herboristerie, quel mot magique ! Dernièrement, j’ai rencontré une personne fort étonnée de ma réponse quand elle m’a demandé mon métier. Devinez, je lui ai répondu que j’étais herboriste… Evidemment, comme lectrice ou lecteur assidu de cette revue, vous allez me répondre que j’exagère : je ne suis pas dûment diplômé comme l’ont été jusqu’en 1941 les herboristes qui avaient alors un statut officiel et donc le droit d’ouvrir une boutique… une herboristerie ! Certes, non… Mais s’il est une corporation qui fait couler de l’encre aujourd’hui, c’est bien celle-là : depuis l’initiative de notre sénateur du Finistère (je la trouve très positive dans son principe, j’insiste…), le métier d’herboriste fait débat. Et le phénomène va continuer dans les mois à venir.  Il se révèle au grand jour que les herboristes, malgré 70 ans d’absence de statut n’ont pas disparu. C’est une corporation qui est devenu hétérogène, où les compétences se sont greffées sur d’autres métiers, d’une autre façon que celle de tenir un comptoir de plantes. Merveille ! Autour de la table aujourd’hui, tous ces herboristes de nouvelle génération affichent qu’ils sont ethnobotanistes, vendeur-conseil de compléments alimentaires, naturopathes, guérisseurs, ramasseurs cueilleurs, écrivains naturalistes, diététiciens, préparateurs en pharmacie, phytothérapeutes... Mais avec quelle ouverture d’esprit, quelle volonté de tolérance envers son voisin de table, quelle volonté à imaginer demain, le débat se déroule t’il ?


Nombre de français cherchent aujourd’hui des conseils et de la compétence pour pouvoir prendre  en charge personnellement leur santé. C’est justement le rôle que pourra avoir ce nouvel herboriste. Et c’est à tous ces herboristes protéiformes d’aujourd’hui qu’un challenge se pose : l’herboriste de demain sera-t-il une copie conforme de celui d’antan ? Comment s’adaptera-t-il au nouveau marché de la santé ? Comment répondra-t-il aux exigences du consommateur ? Vous l’avez deviné, le débat est plus complexe qu’on ne le croit.


 Nous venons de clore à toute allure  l’année 2011 et la suivante s’annonce tout autant mouvementée. Non pas d’une crise financière, ni d’élections à venir, mais pour nous, les « herboristes en herbe », suite à la réunion internationale du 21 juin à Bruxelles, déclenchée par Michèle Rivasi, députée Vert Européenne, en réactions aux pétitions contre la THMPD* et de fait la disparition des herboristes. Les représentants de la Commission Européenne attendent des acteurs du secteur des plantes médicinales des propositions constructives. C’est à chacun maintenant d’être positif et créatif, d’avoir une grande ouverture d’esprit.


 A mon niveau, en tant que directeur de  l’Institut Français des Plantes Adaptogènes, et en collaboration avec Michel Pierre de l’herboristerie du Palais Royal et Augustin de Livois de l’IPSN*, je vous invite à nous rejoindre pour nous soutenir et nous apporter vos idées, votre temps, et aussi votre réseau quand sera venu le temps de faire connaitre nos propositions.


Je vous souhaite donc une bonne année, une bonne santé, et de bonnes idées.

Jean-François Astier




 « Vint un jour où le risque de rester à l’étroit dans un bourgeon était plus douloureux que le risque d’éclore. » Anaïs Nin.



 Plantes&Santé n°120 - Janvier 2012


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