Aujourd’hui,
les pommes vendues en supermarchés sont classiquement aspergées de 35
pesticides pour lutter contre les maladies auxquelles le pommier originel résiste
naturellement. Cela donne à réfléchir. Cette forêt originelle a déjà été
détruite ces dernières années à plus de 70 %. Pour protéger le peu restant,
Catherine Peix recherche des mécènes et envisage même de solliciter la firme
Apple. Le plus saisissant de cette histoire est que les botanistes ont
découvert, un peu fortuitement, comment ces grosses et belles pommes, rouges,
jaunes ou vertes, sont apparues dans ces forêts, tout en partageant leur espace
naturel avec des confrères aux fruits de taille minime, si communs chez les Malus.
Pendant des millions
d’années, Malus sieversii a côtoyé des populations d’ours qui
ont mangé les fruits les plus gros et les plus sucrés. En se retrouvant dans
leurs déjections, les pépins de ces pommiers ont été avantagés pour germer dans
les meilleures conditions tout en étant disséminés. Au fil des années, pendant
cette longue période, les ours du Kazakhstan ont été les acteurs de l’évolution
de Malus sieversii, que nous redécouvrons aujourd’hui.
Si nous étions une société animiste, nous ferions de l’ours un dieu et non une calamité
ou une espèce dangereuse. C’est hélas le discours de nombreux chasseurs là où j’habite,
en Ariège…
Il est temps de
protéger là-bas la formidable biodiversité que nous offrent ces pommiers et de
rendre ici à l’ours ce qui lui revient : hommage, respect, envie. Finalement,
faisons comme lui, croquons la pomme !
Jean-François Astier
« L’humanité se prend trop au sérieux ; c’est le péché originel
de notre monde. » Oscar Wilde.
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