Au cœur du débat :
l’herboriste !
Un colloque sur le thème
« herboristerie & phytothérapie » s’est déroulé le 1er
septembre dernier à Metz. Quelle belle occasion de se réunir pour avancer dans
le sens de la santé naturelle ! Il était captivant de voir réunis des
passionnés des plantes pour parler de l’avenir de la phytothérapie et du métier
d’herboriste. On peut féliciter l’initiative du Docteur Fleurentin, président
de la Société Française d’Ethnopharmacologie, qui a su réunir des gens de différents
pays et de formations diverses qui gravitent tous autour de l’herboristerie. Des
médecins phytothérapeutes, des pharmaciens, des naturopathes, mais aussi des …
herboristes, tel Michel Pierre de la célèbre herboristerie du Palais Royal, ou
de simples fabricants, comme moi à Natura Mundi. Des professionnels qui vivent tous
un quotidien différent autour des simples et qui ont su admirablement bien
échanger dans un dialogue ouvert. Une réussite !
Ce fut l’occasion de soulever de
nombreuses interrogations. Doit-on réhabiliter le diplôme tel qu’il existait
avant 1941 ? Est-ce qu’un pharmacien sera forcément un herboriste ?
L’herboristerie va-t-elle entrainer une reconnaissance officielle de la
naturopathie, une profession qui lui est très proche ? Conseillant des
plantes de santé, un naturopathe est en effet amené à indiquer à ses patients
où acheter ses produits de santé. L’herboristerie pourrait donc être une
boutique en relation étroite avec la pratique du naturopathe, qui lui, fait des
bilans de santé.
A mon grand étonnement, grâce à
l’intervention d’une herboriste belge, j’ai découvert qu’il existait un diplôme
en Belgique dûment reconnu par l’Etat, par décret Royal, depuis 1997. Et ô
surprise, la formation qui conduit à ce diplôme prépare d’abord au métier de
chef d’entreprise/herboriste. Cet enseignement, pourtant bien complet pour une
bonne maîtrise du métier, ne cible pas d’abord des notions de santé mais la
réussite économique des personnes qui veulent s’installer en tant que
boutiquier. Un argument qui devrait plaire à nos politiques en quête de
créateurs d’emplois. Cela confirme aussi que la formation professionnalisante
en herboristerie que j’ai initiée cette année à l’Institut Français des Plantes
Adaptogènes* (IFPA) est bien dans l’air du temps.
Cette rencontre a été riche
d’échanges et a apporté de la matière à une profonde réflexion. La conclusion
de ce colloque a été de continuer le débat, d’élargir le cercle des
participants et de formuler, encore et toujours, des propositions nouvelles.
Cette émulation générale et l’issue de cette rencontre ont confirmé mon
sentiment que nous vivons dans un monde en pleine mutation. La solution de
demain sera certainement quelque chose de bien surprenant à nos yeux formatés
d’aujourd’hui… Le sénateur Fichet saura-t-il s’inspirer des actes de ce
colloque pour faire des amendements positifs à son projet de loi et l’orienter selon les
souhaits et les attentes des professionnels concernés ?
Ce débat n’est donc pas terminé. J’invite toutes les personnes qui travaillent
au quotidien avec les plantes de santé à exprimer leurs idées pour apporter de
l’eau au moulin.
A quand la prochaine occasion pour
se réunir (nombreux) autour de l’herboristerie ?
« L'avenir appartient aux
défricheurs de l'avenir. »
Claude Bartolone
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