mercredi 31 octobre 2012

Plantes&Santé n°128 - Octobre 2012


Au cœur du débat : l’herboriste !

Un colloque sur le thème « herboristerie & phytothérapie » s’est déroulé le 1er septembre dernier à Metz. Quelle belle occasion de se réunir pour avancer dans le sens de la santé naturelle ! Il était captivant de voir réunis des passionnés des plantes pour parler de l’avenir de la phytothérapie et du métier d’herboriste. On peut féliciter l’initiative du Docteur Fleurentin, président de la Société Française d’Ethnopharmacologie, qui a su réunir des gens de différents pays et de formations diverses qui gravitent tous autour de l’herboristerie. Des médecins phytothérapeutes, des pharmaciens, des naturopathes, mais aussi des … herboristes, tel Michel Pierre de la célèbre herboristerie du Palais Royal, ou de simples fabricants, comme moi à Natura Mundi. Des professionnels qui vivent tous un quotidien différent autour des simples et qui ont su admirablement bien échanger dans un dialogue ouvert. Une réussite !
Ce fut l’occasion de soulever de nombreuses interrogations. Doit-on réhabiliter le diplôme tel qu’il existait avant 1941 ? Est-ce qu’un pharmacien sera forcément un herboriste ? L’herboristerie va-t-elle entrainer une reconnaissance officielle de la naturopathie, une profession qui lui est très proche ? Conseillant des plantes de santé, un naturopathe est en effet amené à indiquer à ses patients où acheter ses produits de santé. L’herboristerie pourrait donc être une boutique en relation étroite avec la pratique du naturopathe, qui lui, fait des bilans de santé.
A mon grand étonnement, grâce à l’intervention d’une herboriste belge, j’ai découvert qu’il existait un diplôme en Belgique dûment reconnu par l’Etat, par décret Royal, depuis 1997. Et ô surprise, la formation qui conduit à ce diplôme prépare d’abord au métier de chef d’entreprise/herboriste. Cet enseignement, pourtant bien complet pour une bonne maîtrise du métier, ne cible pas d’abord des notions de santé mais la réussite économique des personnes qui veulent s’installer en tant que boutiquier. Un argument qui devrait plaire à nos politiques en quête de créateurs d’emplois. Cela confirme aussi que la formation professionnalisante en herboristerie que j’ai initiée cette année à l’Institut Français des Plantes Adaptogènes* (IFPA) est bien dans l’air du temps.
Cette rencontre a été riche d’échanges et a apporté de la matière à une profonde réflexion. La conclusion de ce colloque a été de continuer le débat, d’élargir le cercle des participants et de formuler, encore et toujours, des propositions nouvelles. Cette émulation générale et l’issue de cette rencontre ont confirmé mon sentiment que nous vivons dans un monde en pleine mutation. La solution de demain sera certainement quelque chose de bien surprenant à nos yeux formatés d’aujourd’hui… Le sénateur Fichet saura-t-il s’inspirer des actes de ce colloque pour faire des amendements positifs  à son projet de loi et l’orienter selon les souhaits et les attentes des professionnels concernés ?
Ce débat n’est donc pas terminé.  J’invite toutes les personnes qui travaillent au quotidien avec les plantes de santé à exprimer leurs idées pour apporter de l’eau au moulin.
A quand la prochaine occasion pour se réunir (nombreux) autour de l’herboristerie ?


« L'avenir appartient aux défricheurs de l'avenir. »

Claude Bartolone


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