mercredi 31 octobre 2012

Plantes&Santé n°129 - Novembre 2012


Quand la science rejoint la conscience…

J'ai pris conscience à l'âge de 12 ans que notre belle planète est un milieu fermé. A cette époque, en m’initiant aux bases de la climatologie, j’ai compris qu'il suffirait de quelques grains de sable pour que le rouage se grippe. C’est à 12 ans, dans la foulée de cette logique que j’ai adhéré au discours écologiste. Aujourd'hui, plus de trente ans plus tard, la science vient de confirmer « l’approche écolo ». 22 chercheurs ont publié dans l'illustre revue scientifique « Nature »* les résultats d’une  étude qui n’avait pas de prime abord un discours écologique. Leur texte dit clairement que des changements massifs et irréversibles bouleverseront l'environnement avant 2100 ce qui mettra en péril les espèces vivantes. Et l’Humain avec. Ce changement ne se ferait pas progressivement mais brutalement sur quelques années, ce qui rendra impossible toute adaptation.
Pour réaliser cette étude, ces chercheurs ont comparé les données environnementales actuelles avec celles qui ont engendré les dernières transitions bouleversantes dans l'évolution de la terre. Comme la dernière transition glaciaire-interglaciaire d'il y a 15.000 ans ou celle de la disparition des dinosaures il y a 65 millions d'années. Connaissez-vous le phénomène de la « terre boule de neige » ? Notre planète, après avoir connu une baisse des températures brutales de 50C° il y a 700 millions d'années a été recouverte de glace jusqu'en équateur. Ceci dura quelques… millions d'années. Puis ce sont les volcans qui en se réveillant font qu'aujourd'hui nous sommes vivant. On sait maintenant que le carbone rejeté par les volcans est piégé par le plancton qui le dépose dans les fonds marins. Par les mouvements tectoniques il s'enfonce ensuite lentement dans le magma. Cela relance l'activité volcanique qui libère à nouveau ce CO2. Et la boucle est bouclée.
Il est incroyable de voir comment la planète à pu retrouver un équilibre même après ces bouleversements. Mais cela s'est fait sur un laps de temps extrêmement long. Et nous, espèce ô combien intelligente, nous sommes capables en moins d'un siècle de saboter ces équilibres par les seules conséquences liées à notre activité humaine. J'aborde ce sujet dans Plantes & Santé car même si le dernier individu n'y survivra pas, telle est la conclusion de ces chercheurs, le règne végétal lui continuera… et peut-être que demain au moins, les plantes seront en bonne santé…
Nous nous devons de faire un choix. Soit lire le livre "l'humanité disparaitra, bon débarras", de Yves Paccalet, rempli d'humour noir pour avoir un regard pessimiste, soit s’engager à changer comme le propose Rifkin dans son ouvrage « une nouvelle conscience pour un monde en crise ». Lorsqu'on lit ce livre, on sent que jamais le monde n'a été si menacé et pourtant jamais les possibilités de rebondir n'ont été aussi merveilleuses. Chaque individu doit faire ce choix. Soit de mourir, soit de s’engager. Se suicider ou participer à un monde qui évolue vers la vie, par soi et autour de soi. Passe le message à ton voisin !

« Ne pas choisir, c'est encore choisir. »  Jean-Paul Sartre
*Approaching a state shift in Earth’s biosphere. Nature, 2012.



 Plantes&Santé n°129 - Novembre 2012







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