2012, vous vous rappelez… c’était la fin du monde. Nous en
sommes tous morts. Mais youpi, en 2013 nous voilà à nouveau tous vivants. Nous
sommes dès à présent 7 milliards d’humains ressuscités, potentiellement
porteurs d’un nouveau message : « La
conception de ce monde en mode binaire est terminée. Il n’y a ni bien ni mal, ni
vivants ni morts… Prenons de la hauteur et sortons du carcan de la
dualité ! »
Nous avons eu besoin jusqu’ici, certainement pour nous
rassurer, de figer les choses dans l’opposition : nous existons ou nous
n’existons pas, nous sommes vivants ou morts, c’est toujours la faute de
l’autre, ou de l’un ou l’inverse... Cette pensée manichéenne nous a été
inculquée durant des siècles et des siècles. Mais mûrs de l’expérience de notre
humanité, pouvons-nous dire aujourd’hui que cela est vrai ?
Cette notion de dualité ne peut exister que si elle n’est
pas une fin en soi, si elle est teintée de nuances... Entendons-la comme les Chinois
la conçoivent à travers l’impermanence de toute chose. Et surtout à travers
cette réalité où rien n’est fondamentalement bon ni mauvais. Cela est si bien
représenté à travers le symbole du tàijí tú (le Yin et le Yang) où le blanc est
mêlé au noir et le noir au blanc. A travers ce signe, nous pouvons aussi saisir
cette symbolique : l’unité, représentée par l’ensemble de cet emblème du
taoïsme, se trouve au-delà de la dualité.
Ce n’est pas parce notre vie biologique s’arrête qu’il faut
croire que tout s’arrête. « Rien ne
se perd, rien ne crée, tout se transforme » disait Lavoisier. C’est le
grand mystère de la vie qui échappe à la plupart d’entre nous. Même si nous ne
pouvons pas voir que la terre est ronde, ne réfutons pas l’hypothèse pour
autant. Certes, à notre niveau il est très intriguant voire inquiétant de ne
pas maîtriser ce qui n’est pas visible pour nos yeux, cet impalpable qui nous
échappe. C’est parce nous sommes bloqués, figés par cette notion de dualité. La
peur nous ramène à tout simplifier. Pourtant, ce n’est pas parce que nous ne
comprenons pas que cela n’existe pas. Et avant de découvrir que la terre était
ronde, il a fallu quelques esprits épris de liberté, débarrassés de leur gangue
culturelle et éducative, pour imaginer autre chose qu’une terre plate.
C’est le concept même de la dualité qui fait le drame de ce
monde. Sommes-nous vraiment incapables de remettre en cause cette notion qui
contamine toutes les nations comme une gangrène ? Si nous n’avions pas
cette approche dualiste, nous serions 7 milliards d’êtres qui chemineraient main
dans la main, 7 milliards d’êtres solidaires avec les animaux, avec les plantes
et avec la nature qui nous entoure. Et nous n’assassinerions pas les cultures
traditionnelles que nous ne comprenons pas parce leur conception du monde est
animiste ou uniciste. Nous n’assassinerions pas le savoir que la tradition nous
a transmis sur les plantes ou la santé. Nous ne les réduirions pas à des «
principes actifs », ni à des maladies ou des organes. Élargissons nos
esprits, embrassons l’infinitude, apprécions l’unité.
Vive la résurrection ! J’entends ce mot dans son sens
premier à savoir par sa racine « surgere » en latin qui signifie se
lever une seconde fois, ressurgir, se mettre debout et qui évoque l’idée du
mouvement. Le mot ressusciter appartient à une autre famille. Dans
« susciter » il faut entendre l’évocation d’une action forte, faire
lever, réveiller…
Alors réveillons-nous après ce long et engourdissant
sommeil de quelques siècles ! Un regard spirituel sur ce qui nous entoure
nous rendra mille fois plus heureux que la vision étriquée du matérialisme
dominant.
Ressuscitons à nous-même et aux autres tel le Phénix qui
renait de ses cendres. Vive la résurrection !
Jean-François Astier
« La forme supérieure de l'opposition, c'est la création. »
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