jeudi 27 décembre 2012

Plantes&Santé n°131 - Janvier 2013



Résurrection !

2012, vous vous rappelez… c’était la fin du monde. Nous en sommes tous morts. Mais youpi, en 2013 nous voilà à nouveau tous vivants. Nous sommes dès à présent 7 milliards d’humains ressuscités, potentiellement porteurs d’un nouveau message : « La conception de ce monde en mode binaire est terminée. Il n’y a ni bien ni mal, ni vivants ni morts… Prenons de la hauteur et sortons du carcan de la dualité ! »
Nous avons eu besoin jusqu’ici, certainement pour nous rassurer, de figer les choses dans l’opposition : nous existons ou nous n’existons pas, nous sommes vivants ou morts, c’est toujours la faute de l’autre, ou de l’un ou l’inverse... Cette pensée manichéenne nous a été inculquée durant des siècles et des siècles. Mais mûrs de l’expérience de notre humanité, pouvons-nous dire aujourd’hui que cela est vrai ?
Cette notion de dualité ne peut exister que si elle n’est pas une fin en soi, si elle est teintée de nuances... Entendons-la comme les Chinois la conçoivent à travers l’impermanence de toute chose. Et surtout à travers cette réalité où rien n’est fondamentalement bon ni mauvais. Cela est si bien représenté à travers le symbole du tàijí tú (le Yin et le Yang) où le blanc est mêlé au noir et le noir au blanc. A travers ce signe, nous pouvons aussi saisir cette symbolique : l’unité, représentée par l’ensemble de cet emblème du taoïsme, se trouve au-delà de la dualité.
Ce n’est pas parce notre vie biologique s’arrête qu’il faut croire que tout s’arrête. « Rien ne se perd, rien ne crée, tout se transforme » disait Lavoisier. C’est le grand mystère de la vie qui échappe à la plupart d’entre nous. Même si nous ne pouvons pas voir que la terre est ronde, ne réfutons pas l’hypothèse pour autant. Certes, à notre niveau il est très intriguant voire inquiétant de ne pas maîtriser ce qui n’est pas visible pour nos yeux, cet impalpable qui nous échappe. C’est parce nous sommes bloqués, figés par cette notion de dualité. La peur nous ramène à tout simplifier. Pourtant, ce n’est pas parce que nous ne comprenons pas que cela n’existe pas. Et avant de découvrir que la terre était ronde, il a fallu quelques esprits épris de liberté, débarrassés de leur gangue culturelle et éducative, pour imaginer autre chose qu’une terre plate.
C’est le concept même de la dualité qui fait le drame de ce monde. Sommes-nous vraiment incapables de remettre en cause cette notion qui contamine toutes les nations comme une gangrène ? Si nous n’avions pas cette approche dualiste, nous serions 7 milliards d’êtres qui chemineraient main dans la main, 7 milliards d’êtres solidaires avec les animaux, avec les plantes et avec la nature qui nous entoure. Et nous n’assassinerions pas les cultures traditionnelles que nous ne comprenons pas parce leur conception du monde est animiste ou uniciste. Nous n’assassinerions pas le savoir que la tradition nous a transmis sur les plantes ou la santé. Nous ne les réduirions pas à des « principes actifs », ni à des maladies ou des organes. Élargissons nos esprits, embrassons l’infinitude, apprécions l’unité.
Vive la résurrection ! J’entends ce mot dans son sens premier à savoir par sa racine « surgere » en latin qui signifie se lever une seconde fois, ressurgir, se mettre debout et qui évoque l’idée du mouvement. Le mot ressusciter appartient à une autre famille. Dans « susciter » il faut entendre l’évocation d’une action forte, faire lever, réveiller…
Alors réveillons-nous après ce long et engourdissant sommeil de quelques siècles ! Un regard spirituel sur ce qui nous entoure nous rendra mille fois plus heureux que la vision étriquée du matérialisme dominant.
Ressuscitons à nous-même et aux autres tel le Phénix qui renait de ses cendres. Vive la résurrection !

Jean-François Astier

« La forme supérieure de l'opposition, c'est la création. »

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