mardi 8 octobre 2013

Alternatif Bien-être n°83 - Juillet 2013



100 % des gens bien portants sont en bonne santé.


Avant était le médecin. Celui qui nous rassurait. Écoutant ce qui nous tracassait, de l’ongle incarné en passant par les disputes de couple, ou du mal saisonnier, il était celui qui pouvait quelque chose pour nous. Avec son approche entière, il pratiquait une médecine individualisée. Notre peur de mourir était alors apaisée par la confiance que nous lui portions. Ses qualités humaines nous rassuraient…

Aujourd’hui, notre peur de mourir a trouvé refuge ailleurs. Peu à peu, la science a pris la place du médecin pour se placer au-dessus de lui. Et les statistiques, toujours plus nombreuses, se positionnent encore plus haut pour chapeauter le tout. C’est notre nouvelle religion ! Tout le monde s’y réfère. A notre besoin de sécurité absolu la réponse est : statistiques et encore statistiques !

La double « mastectomie préventive » qu’Angelina Jolie a choisi de subir en est le plus absurde témoignage. Sous le joug des statistiques, l’être humain en vient à croire qu’il est louable de se mutiler, de supprimer des parties de son corps. A quand la décapitation pour prévenir des tumeurs au cerveau ?

Bien sûr, ce ne sont pas les statistiques qui sont mauvaises en soi, mais l’interprétation que l’on en fait. On sait par exemple, que les chances de guérir d’un cancer sont beaucoup plus importantes si l’annonce de la nouvelle se fait en douceur et en respect de la personne. Les chances de déstabiliser sa santé sont en lien étroit avec le stress que nous vivons. D’où l’intérêt d’une approche globale ! D’où l’intérêt de regarder les statistiques avec un regard distant ! Les considérer avec la peur au ventre, ne fera que révéler leur partie la plus noire, et nous faire basculer du côté obscur… de la force !

Autrefois, les médecins étaient des thérapeutes. Du grec ancien therapeutếs, ce terme signifie « celui qui prend soin de l’être ». Parce qu’ils prenaient en compte l’individu d’abord et pas seulement la maladie, ils nous disaient implicitement « que la force soit avec toi », la force étant synonyme de santé. Mais avez-vous remarqué qu’aujourd’hui on se trouve quasiment tout le temps face à des représentants de statistiques qui nous vendent de la peur ? Ce qui arrange bien en passant Dark Vador, euh pardon,  les multinationales pharmaceutiques.

Bien heureusement, tous les médecins ne sont pas à mettre dans le même sac. Même s’ils sont trop peu nombreux, il reste encore des médecins humanistes, des homéopathes ou d’autres praticiens, comme les naturopathes, tournés vers la personne. Ils sont souvent les plus à l’écoute, et font confiance en la force de guérison intérieure qui nous habite tous. A nous donc de ne pas nous laisser prendre au jeu de la peur véhiculée par les chiffres. Accueillons ces infos pour ce qu’elles sont : de simples données.

La prochaine fois, lorsque vous serez en face de votre toubib, assurez-vous de savoir si vous avez affaire à un médecin statisticien ou à un médecin humaniste. Plus largement, il nous faudra apprendre à repérer qui nous avons en face de nous et quel choix nous faisons : faire confiance à la statistique ou aller à l’écoute de l’individu.

Et si tu entends la mélopée d’un gourou « que MA force soit avec toi », alors pars en courant…

Jean-François Astier

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