Non merci, j’ai déjà donné !
Si je cherche sur Internet des chiffres sur l’inflammation et
les maladies qui en découlent, je tombe en premier sur des liens publicitaires
qui nous disent en clair : « donnez-nous des sous pour chercher des
remèdes contre les maladies inflammatoires »… Chercher, chercher ?
Mais chercher quoi ? Parce que s’ils cherchent des solutions, la tradition
en regorge ! Pourtant, les scientifiques n’en n’ont cure et leur démarche
est : un problème = une solution… et la plus radicale possible !
Bien sûr, une personne qui souffre aujourd’hui d’inflammation
pourrait vous dire combien elle bénit les molécules de synthèse que lui offre
la chimie. Ces traitements, d’une puissance sans précédent, ont su faire la
réputation de la médecine moderne. Reconnaissons-le. L’inflammation est-elle
uniquement le sort de l’humain ? Non, car le monde animal est largement touché
lui aussi. Surtout chez nos animaux domestiques qui suivent de près notre mode
de vie. Le phénomène inflammatoire est en fait la phase initiale de réparation d’une
zone du corps. Il fait le ménage pour assainir les tissus et pour favoriser
l’affluence de molécules réparatrices. Lorsque l’inflammation devient
chronique, c’est que l’organisme n’arrive plus à réagir suffisamment face aux
agressions qui se multiplient.
Au cours des siècles précédents, l’inflammation était plus
souvent aigue que chronique. Il y a 2000 ans déjà, Celsus, un médecin de
l’Antiquité la décrivait en ces termes : calor, rubor, tumor, dolor : chaleur, rougeur, gonflement puis
douleur. En 1858, Virchow a rajouté functio
laesa qui signifie impotence
fonctionnelle ou fonction lésée. On
commençait donc à voir que l’inflammation devenait chronique… D’après les récentes
études de SL. Prescot1, cette nouvelle chronicité est une réponse
aux modifications de notre environnement qui ont eu lieu depuis l’ère
industrielle. La sédentarité, la consommation d’aliments transformés, raffinés
et les pollutions engendrent de l’inflammation directement ou indirectement.
Elle est le lit de maladies nouvelles tel que l’obésité, les maladies
cardiovasculaires, les maladies immunitaires, certains troubles de l’humeur,
les cancers ou les manifestations liées à l’usure comme l’arthrose.
On aurait pu prendre les médecins et les scientifiques pour
des humanistes. Mais lorsqu’on constate les méfaits des molécules
antiinflammatoires, on a de quoi être déçu de ceux qui veulent « trop de
bien » pour leurs semblables.
En médecine naturelle, on connaît les plantes qui sont anti-inflammatoires.
La plus connue, l’harpagophytum, est l’une des plus efficaces. Mais on peut
dire qu’il supprime « uniquement » la douleur (ce qui est déjà ça).
Il n’est pourtant pas une solution pour éliminer la cause de l’inflammation (voir
l’article « ce qu’on ne vous dit pas sur l’Harpagophytum » dans le
numéro de mai).
Vouloir faire disparaitre le message inflammatoire en
apportant seulement du confort comme on le fait aujourd’hui, c’est courir le
risque de recevoir un nouveau message : celui de maladies nouvelles comme
l’a démontré SL. Prescot dans son étude.
Et si on changeait le regard que l’on porte à
l’inflammation et la douleur qui y est liée ? Toutes les deux ont d’abord
un rôle informatif. C’est notre corps qui nous dit : « écoute-moi,
j’ai un problème là… Occupes-toi de moi ! ».
Le règne végétal, lui, est épargné par l’inflammation. Et
j’en suis sûr, c’est là que se trouve la véritable solution… celle qui dure et
qui ne crée pas d’autres problèmes par la suite.
Mon propos n’est pas de simplement dire que les plantes sont
meilleures que les médicaments. Il est temps d’avoir une approche posée du vrai
problème. Celui du terrain qui se modifie face à l’environnement dans lequel
nous vivons. Drainer les tissus et le sang, soutenir la fonction surrénalienne
pour améliorer sa réponse antiinflammatoire naturellement, voilà de vraies
réponses ! Quand le problème est là, c’est à chacun d’y réfléchir en
conscience pour ne pas se laisser prendre à la réponse facile d’un
antiinflammatoire… Personnellement, je ne donnerai pas d’argent aux chercheurs
si c’est pour qu’ils nous trouvent de nouvelles molécules pour encore plus de
confort… J’ai déjà donné !
Jean-François Astier
1-
1. SL. Prescott, « Early-life environmental determinants
of allergic diseases and the wider pandemic of inflammatory noncommunicable
diseases. », J Allergy Clin Immunol, vol. 131, no 1, janvier 2013, p. 23-30
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