jeudi 23 janvier 2014

Plantes & Santé n° 143 - Février 2014



Plus le scientifique monte haut…


On croit souvent que les scientifiques ont réponse à tout... Mais à propos de notre intestin, saviez-vous que nos chercheurs ont pu recenser seulement 20 % des espèces bactériennes qui l’habitent ?
Consciente de ce problème, l’Europe a financé en 2008 le projet MetaHIT* pour mieux comprendre la relation entre flore intestinale et santé de l’homme. Pas moins de 11.4 millions d’euros ont été investis sur les 20 millions nécessaires.
Voici un des constats fait par une équipe de chercheurs des Pays-Bas lors des études menées : par rapport à une moyenne, une baisse de 40 % du nombre de gènes de bactéries intestinales fut remarquée sur un groupe de personnes. On s’aperçu alors que cette carence permettait à d’autres bactéries responsables d’inflammation de s’installer facilement. Cela provoquerait un terrain inflammatoire chronique qui pourrait augmenter, entre autre, le risque de développer un diabète de type 2.
Après d’autres recherches, nos scientifiques ont émis l’hypothèse que les fructo-oligosaccharides à chaine courte, les fameux F.O.S, en modifiant le métabolisme de la flore intestinale, pourraient s’avérer utiles dans le traitement de ce même diabète… Quelle bonne nouvelle ! On dit souvent que les chercheurs ne font que chercher, mais ils trouvent parfois !
Mais pour découvrir cela, pourquoi nos braves ont-ils fait des expériences sur des souris qu’ils ont rendues artificiellement obèses et à qui ils ont instillé un type de microbiote humain ? Etait-ce la seule méthode possible ? Nos chercheurs font vraiment n’importe quoi !
Conclure que les F.O.S peuvent prévenir le diabète est-il réellement une avancée pour la science médicale ? Peut-être pour les esprits cartésiens qui ont besoin d’être rassurés…. Mais n’avait-on pas déjà des éléments de réponses ?
On sait traditionnellement que l’aunée est justement riche en F.O.S car elle contient une forte proportion d’inuline. Inula helenium, comme on la nomme en latin, a même donné son nom à cette fibre prébiotique découverte en 1804. C’est dire ! Les herboristes du siècle dernier nous ont écrit que cette plante était bonne pour le diabète. Alors pourquoi nos chercheurs n’en ont cure ? La tradition ne fait donc pas partie de leur référentiel ? Avant de martyriser des souris, ils auraient pu chercher à comprendre pourquoi l’aunée est si intéressante dans les cas de diabète ! Si parfois les trouvailles des chercheurs font faire de belles avancées, trop souvent, ils s’imposent des œillères. Ils dépensent des sommes colossales inutilement au détriment d’une lecture de la tradition, bien plus profitable à l’humanité…
Cela me rappelle cette maxime africaine : « plus le singe monte haut et mieux on voit son derrière ». 

Jean-François Astier

* MetaHIT : Metagenomics of the Human Intestinal Tract

« Plus le singe monte haut et mieux on voit son derrière »
Proverbe africain


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire