vendredi 7 février 2014

Alternatif Bien-être n°90 - Mars 2014



Une herboristerie ? C’est le comble…


En décembre, lors de l’ouverture de mon herboristerie Le nouvel herbier® au centre de Toulouse, je m’attendais aux foudres éventuelles de certains pharmaciens, mécontents de voir apposé sur notre enseigne le mot « herboristerie ». Mais il n’en fut rien, bien au contraire…

Savez-vous qui est venu nous dire farouchement qu’il était interdit d’ouvrir une herboristerie ? Je vous le donne en mille : c’est un ramasseur-cueilleur de plantes médicinales. A-t-on besoin de rappeler, même à cette personne, que le retour de l’herboristerie est la pierre angulaire d’une santé globale pour tous ? Si vous n’êtes pas convaincu, lisez cette chronique jusqu’au bout…

L’herboristerie… bien vivante !

Certains pensent encore que l’herboristerie, et les herboristes avec, c’est du passé. Quelle erreur ! La faute à qui ? A certains herboristes qui ont exprimé leur agonie en criant haut et fort qu’ils étaient les derniers ? Peut-être la faute au mauvais goût de nombreux défenseurs de cette activité qui ont voulu garder un côté « authentique » à leur échoppe (c’est le cas de le dire) au détriment de l’évolution des goûts en matière de décoration intérieure ?
Une chose est sûre : malgré le discrédit lancé sur les plantes par les défenseurs des molécules chimiques, malgré la règlementation européenne qui censure lourdement la tradition, et malgré toutes ces années sans diplôme d’herboriste, le savoir-faire de ces anciens artisans-commerçants n’est pas mort ! Ne sont pas mortes non plus les connaissances sur les plantes qui ont même bien avancé depuis l’extinction du diplôme en 1941. L’engouement pour la santé naturelle augmente même inversement à la confiance qu’ont les Français envers les médicaments.

Un accueil bienveillant…

Si vous croyez que l’herboristerie n’intéresse plus personne, il aurait fallu que vous soyez présent lors de l’inauguration officielle de notre boutique le 23 janvier dernier. La région, la municipalité, Midi Pyrénées Innovation, la Chambre de commerce, l’Union patronale ainsi que de nombreux journalistes qui ont diffusé l’information sur bon nombre de médias étaient présents. Dès les premiers jours de notre ouverture, un ancien herboriste diplômé très âgé est venu nous féliciter chaleureusement. Un pharmacien a témoigné son agréable étonnement de notre initiative. Dès le départ, plusieurs personnes du quartier sont venues nous souhaiter la bienvenue. Certains n’ont pas manqué de nous rappeler qu’à cet emplacement, il y a quelques décennies, se trouvait la pharmacie Lajaunie, le créateur du fameux cachou Lajaunie. L’accueil est donc pour l’instant bienveillant…

Aujourd’hui… et demain ?

Nous savons que le monde change à la vitesse grand V dans tous les domaines. Pour notre santé, l’urgence est là également : notre politique de prévention ne peut pas rester basée sur la couverture vaccinale. Il nous faudra limiter de plus en plus l’usage des antibiotiques et, par la force des choses ou par simple bon sens, nous nous tournerons tous vers les plantes.
Pourtant ce n’est apparemment pas si simple : celui qui nous dit que nous n’avons pas le droit d’ouvrir une herboristerie est justement un producteur de plantes médicinales !
Alors je me dois de rappeler ici que si le diplôme d’herboriste n’existe plus depuis plus de 70 ans, l’activité d’herboristerie, elle, n’est pas réservée à la pharmacie ni aux pharmaciens. De même, si les plantes de la pharmacopée sont encadrées par le code de la santé publique et relèvent du monopole pharmaceutique, depuis 2008, 148 plantes sont libérées de cette prison administrative. Ces dernières peuvent être vendues aujourd’hui par n’importe quelle boutique. C’est la même chose pour les plantes vendues comme compléments alimentaires qui se comptent par milliers … Cette offre répond à une forte demande. Mais qui est aujourd’hui formé pour les conseiller ? Trop peu de personnes… D’où l’intérêt du retour d’un diplôme. C’est d’ailleurs pour répondre à cette attente que j’ai créé l’Ecole française d’herboristerie. Aujourd’hui, l’ouverture de l’herboristerie Le nouvel herbier® avec un conseil de qualité a toute sa raison d’être. Et un bel avenir car elle est économiquement viable et durable, en pleine cohérence écologique et répond à un grand besoin social. Mais connaissez-vous le comble pour une herboristerie ? C’est qu’un ramasseur de simples souhaite qu’elle se plante…


Jean-François Astier

2 commentaires:

  1. Bonjour, puis-je savoir où vous avez suivi votre formation de biologiste ? Je cherche moi-même à me former et je souhaiterais savoir par quelle formation vous êtes passé. Merci !

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  2. La biologie, c’est l’observation du vivant associée à un esprit curieux dans une démarche expérimentale = observation, interprétation puis conclusion. Tout cela est à enrichir avec les lectures dans le domaine de la biologie. Je vous recommande les livres de Jérémy Narby, « la peur de la nature » de François Terrasson et les ouvrages de Jean-Marie Pelt sur les plantes médicinales. Si vous voulez avancer dans le domaine des plantes, je vous invite à en savoir plus sur l’Ecole française d’herboristerie, www.ecole-francaise-herboristerie.com pour y suivre une formation. Je suis avant tout un autodidacte et un chercheur passionné depuis mon plus jeune âge. J’avais d’ailleurs été lauréat du prix scientifique Philips à 16 ans, c’était en 1982.

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