Une
herboristerie ? C’est le comble…
En décembre, lors de
l’ouverture de mon herboristerie Le
nouvel herbier® au centre de Toulouse, je m’attendais aux foudres
éventuelles de certains pharmaciens, mécontents de voir apposé sur notre enseigne
le mot « herboristerie ». Mais il n’en fut rien, bien au contraire…
Savez-vous qui est venu nous dire farouchement qu’il
était interdit d’ouvrir une herboristerie ? Je vous le donne en mille :
c’est un ramasseur-cueilleur de plantes médicinales. A-t-on besoin de rappeler,
même à cette personne, que le retour de l’herboristerie est la pierre angulaire
d’une santé globale pour tous ? Si vous n’êtes pas convaincu, lisez cette
chronique jusqu’au bout…
L’herboristerie…
bien vivante !
Certains pensent encore que l’herboristerie, et les
herboristes avec, c’est du passé. Quelle erreur ! La faute à qui ? A
certains herboristes qui ont exprimé leur agonie en criant haut et fort qu’ils
étaient les derniers ? Peut-être la faute au mauvais goût de nombreux
défenseurs de cette activité qui ont voulu garder un côté
« authentique » à leur échoppe (c’est le cas de le dire) au détriment
de l’évolution des goûts en matière de décoration intérieure ?
Une chose est sûre : malgré le discrédit lancé
sur les plantes par les défenseurs des molécules chimiques, malgré la
règlementation européenne qui censure lourdement la tradition, et malgré toutes
ces années sans diplôme d’herboriste, le savoir-faire de ces anciens artisans-commerçants
n’est pas mort ! Ne sont pas mortes non plus les connaissances sur les
plantes qui ont même bien avancé depuis l’extinction du diplôme en 1941. L’engouement
pour la santé naturelle augmente même inversement à la confiance qu’ont les
Français envers les médicaments.
Un accueil
bienveillant…
Si vous croyez que l’herboristerie n’intéresse plus
personne, il aurait fallu que vous soyez présent lors de l’inauguration officielle
de notre boutique le 23 janvier dernier. La région, la municipalité, Midi
Pyrénées Innovation, la Chambre de commerce, l’Union patronale ainsi que de
nombreux journalistes qui ont diffusé l’information sur bon nombre de médias
étaient présents. Dès les premiers jours de notre ouverture, un ancien
herboriste diplômé très âgé est venu nous féliciter chaleureusement. Un pharmacien
a témoigné son agréable étonnement de notre initiative. Dès le départ, plusieurs
personnes du quartier sont venues nous souhaiter la bienvenue. Certains n’ont
pas manqué de nous rappeler qu’à cet emplacement, il y a quelques décennies, se
trouvait la pharmacie Lajaunie, le créateur du fameux cachou Lajaunie. L’accueil
est donc pour l’instant bienveillant…
Aujourd’hui…
et demain ?
Nous savons que le monde change à la vitesse grand V
dans tous les domaines. Pour notre santé, l’urgence est là également : notre
politique de prévention ne peut pas rester basée sur la couverture vaccinale. Il
nous faudra limiter de plus en plus l’usage des antibiotiques et, par la force
des choses ou par simple bon sens, nous nous tournerons tous vers les plantes.
Pourtant ce n’est apparemment pas si simple : celui
qui nous dit que nous n’avons pas le droit d’ouvrir une herboristerie est justement
un producteur de plantes médicinales !
Alors je me dois de rappeler ici que si le
diplôme d’herboriste n’existe plus depuis plus de 70 ans, l’activité
d’herboristerie, elle, n’est pas réservée à la pharmacie ni aux pharmaciens. De
même, si les plantes de la pharmacopée sont encadrées par le code de la santé
publique et relèvent du monopole pharmaceutique, depuis 2008, 148 plantes sont libérées
de cette prison administrative. Ces dernières peuvent être vendues aujourd’hui par
n’importe quelle boutique. C’est la même chose pour les plantes vendues comme
compléments alimentaires qui se comptent par milliers … Cette offre répond à
une forte demande. Mais qui est aujourd’hui formé pour les conseiller ? Trop
peu de personnes… D’où l’intérêt du retour d’un diplôme. C’est d’ailleurs pour
répondre à cette attente que j’ai créé l’Ecole française d’herboristerie.
Aujourd’hui, l’ouverture de l’herboristerie Le
nouvel herbier® avec un conseil de qualité a toute sa raison d’être. Et un
bel avenir car elle est économiquement viable et durable, en pleine cohérence
écologique et répond à un grand besoin social. Mais connaissez-vous le comble
pour une herboristerie ? C’est qu’un ramasseur de simples souhaite qu’elle
se plante…
Jean-François Astier
Bonjour, puis-je savoir où vous avez suivi votre formation de biologiste ? Je cherche moi-même à me former et je souhaiterais savoir par quelle formation vous êtes passé. Merci !
RépondreSupprimerLa biologie, c’est l’observation du vivant associée à un esprit curieux dans une démarche expérimentale = observation, interprétation puis conclusion. Tout cela est à enrichir avec les lectures dans le domaine de la biologie. Je vous recommande les livres de Jérémy Narby, « la peur de la nature » de François Terrasson et les ouvrages de Jean-Marie Pelt sur les plantes médicinales. Si vous voulez avancer dans le domaine des plantes, je vous invite à en savoir plus sur l’Ecole française d’herboristerie, www.ecole-francaise-herboristerie.com pour y suivre une formation. Je suis avant tout un autodidacte et un chercheur passionné depuis mon plus jeune âge. J’avais d’ailleurs été lauréat du prix scientifique Philips à 16 ans, c’était en 1982.
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