lundi 3 mars 2014

Plantes & Santé n°145 - Avril 2014



A quoi bon ?


En décembre dernier, lorsque nous avons ouvert la première boutique le nouvel herbier en centre-ville de Toulouse, un monsieur est venu nous voir pour nous dire : « je ne comprends pas votre démarche : vous ouvrez une herboristerie, mais à quoi ça sert ? Des plantes, on en trouve partout, et les herboristes, c’est du passé ! »
C’est vrai après tout. Les tisanes sont des boissons que plus personne ne boit, les compléments alimentaires sont libres à la vente et mêmes disponibles au supermarché… Qu’allons-nous apporter de plus aux Toulousains ? Bien sûr, j’ai donné à ce monsieur une réponse qui est la mienne, mais vous, chers lecteurs, que lui auriez-vous répondus ? Quels auraient été vos arguments ?
Suis-je le seul à penser que les plantes ne sont pas souvent conseillées de façon adaptées ? Ce fut d’ailleurs l’un de mes premiers arguments. Aujourd’hui, la règlementation est tellement drastique que les fabricants de compléments alimentaires se doivent d’être quasiment muets sur les vertus des plantes. Et quand bien même, qui dans votre boutique bio ou dans votre pharmacie est bien formé pour vous orienter ? Les conseils que prodiguaient autrefois l’herboriste à son comptoir manquent donc cruellement… Mais non, même sur cet aspect, cet homme fut à peine sensible. Il me rétorqua qu’aujourd’hui, l’information est partout, que ce soit sur Internet,  dans les revues spécialisées comme par exemple celle qui porte ces lignes (NDR) ou dans les livres qui foisonnent dans ce domaine… A quoi bon proposer un canal d’information supplémentaire ? Bref, le débat aurait pu encore durer des heures. Mais pensez-vous qu’une information livrée tout cru dans un écrit ou même oralement dans une conférence puisse remplacer l’interaction inhérente à un conseil ?
Voici le fond de ma pensée : l’intérêt du conseil se trouve justement dans l’irremplaçable échange qui se fait entre deux personnes. Il se tient dans l’investigation du conseiller vendeur qui cherche à comprendre les causes d’un problème. Et pour cela, celui-ci doit connaitre cette merveilleuse interaction plante/physiologie du corps humain.
Aujourd’hui, si vous demandez des conseils à un vendeur de compléments alimentaires, le discours est opposé. Au mieux, on vous argumentera des propos commerciaux venant directement des représentants des laboratoires. Si votre interlocuteur cherche à comprendre réellement quelle est votre demande, s’il sait mettre le doigt sur une cause en vous expliquant comment l’éliminer, alors là, gardez à tout prix cette personne ! Cette approche est trop rare dans le monde de la santé.
Une question me taraude aujourd’hui : l’herboristerie a-t-elle vraiment ses militants ?
Vous-même, quelle est votre attitude lorsqu’une personne vous dit que les plantes, ça ne fonctionne pas ? Cherchez-vous à convaincre ou au contraire, êtes-vous de ceux qui soutiennent que cela ne mène nulle part, et que l’herboristerie est bonne pour le musée ?
Répondez-moi, écrivez-moi, dites-moi si vous êtes là !

Jean-François Astier

« Le futur a été créé pour être changé. »
Paulo Coelho

1 commentaire:

  1. Face à cela, je ne prétends pas convaincre, mais quand je sors mes 3 arguments, personne ne cherche plus à me contredire, ni mes élèves en sciences, ni mon neveu qui est docteur et chercheur en pharmacie…
    D’abord le bon sens : comment l’humanité a-t-elle fait pour survivre jusqu’à l’époque moderne? Tous les peuples qui ont survécu connaissaient des plantes médicinales, et il y a un savoir-faire dans les médecines chinoise, africaine, ayurvédique, amazonienne, … que les Occidentaux ont méprisé si longtemps!
    Le deuxième argument est que les chimistes se sont positionnés en «spécialistes», dénigrant les plantes «pas homogènes par leur composition d’année en année», et prétendant qu’ils allaient isoler «la» molécule du principe actif, pour pouvoir obtenir des effets supérieurs, censés soigner tout le monde de façon efficace. L’expérience montre, de façon de plus en plus évidente, que l’organisme d’un vivant ne se comporte pas du tout comme des produits chimiques dans une éprouvette, et que ces produits ont des effets secondaires sur tout le corps. C’est toujours lui qui se guérit lui-même, par sa tendance vers l’homéostasie. Quand une blessure cicatrise, ce ne sont pas les désinfectants qui reconstruisent les tissus, c’est le corps lui-même. De plus, cette version chimique du médicament montre aujourd’hui ses limites de façon de plus en plus évidente : effets secondaires, inefficacité croissante des antibiotiques, mensonges et propagandes sur les vaccins. Sans compter les dérives financières de l’industrie du médicament, son lobbying, son acharnement à faire interdire les plantes et poursuivre en justice tout chercheur qui guérirait quelqu’un sans les «médicaments officiels».
    Mon 3e argument n’est jamais réfuté non plus, puisque je donne mon témoignage éloquent sur le sujet. Allergique depuis l’enfance et ayant frôlé la mort dans un accident d’escalade, je dois ma survie en grande partie à l’homéopathie (les médecins ne comprenaient pas pourquoi mes hémorragies s’arrêtaient si vite, … je faisais semblant de prendre leurs médicaments, et je ne prenais que mes granules homéopathiques, dont bien sûr l’arnica…). L’homéopathie a pu améliorer mes problèmes d’asthme jusqu’au jour où un vaccin m’a complètement détraqué. Il fallait des médicaments de plus en plus forts, j’ai eu 3 fois la «cortisone d’urgence» en moins d’un an… je devenais hypersensible à tous les additifs alimentaires, produits chimiques, odeurs de produits déodorants ou de lessive, allergique au lait de vache, intolérant au gluten, essoufflé après un seul verre de vin contenant des sulfites… Mais aujourd’hui, zéro médicament: je mange bio, je prends des vitamines et des compléments alimentaires à base de plantes, quelques huiles essentielles. Entre les deux, des salons de produits naturels et écologiques, des lectures, des rencontres, des conférences, des livres, des recherches sur Internet, 9 ans de découvertes sur les remèdes naturels… Ceux qui me connaissent sont étonnés de voir ma forme actuelle : moi qui étais «abonné» aux infections respiratoires, je viens de passer mon 3e hiver sans un rhume. Non seulement mes enfants sont moins souvent malades et plus vite guéris (je ne suis pas prêt d’oublier ce genre de phrases «Papa, t’as plus ton remède miracle comme j’avais pris l’autre jour pour ceci ou cela…?»), mais des membres de la famille me demandent des conseils sur les remèdes naturels, surtout ceux qui sont concernés par des problèmes sérieux ou chroniques!
    En général, je n’ai pas besoin d’avancer autant d’arguments, je ne sais pas si je convaincs, mais j’ai l’impression d’être écouté. Avec les plantes, tout se passe comme si le corps les reconnaissait (elles sont du vivant et ont des gênes en commun avec nous), il guérit parfois plus vite et les tolère mieux que des médicaments classiques, avec peu ou pas d’effets secondaires si l’on est prudent. Avec les remèdes chimiques, le corps semble se comporter comme avec des corps étrangers, plus ou moins tolérés, mais dont les effets néfastes peuvent se répercuter un peu partout dans l’organisme.

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