Education ? Éducaprison !
Nous sommes dans les années soixante à Liège. Daniel Gramme
est issu d’une famille déchirée. Il sombre très tôt dans la délinquance et le
jour de ses 18 ans, il est arrêté pour vol de portefeuille et se fait
incarcérer. C’est là qu’il multiplie les mauvaises rencontres, et dès sa
sortie, il recommence les vols en tout genre. Il est à nouveau emprisonné suite
au braquage d’une armurerie à Liège. Mais le jeune homme n’est pas refroidi
pour autant. Il continue d’écouter les caïds endurcis qui lui conseillent de
voir plus loin : faire un « gros coup ». A sa sortie, il attaque une
banque et retourne en prison. Cette fois pour 8 ans…
Dans sa
cellule, pendant ces longues années, Daniel se met à réfléchir sur son sort,
sur le sens de la vie… Il en vient à se libérer de ses démons. Il trouve sur sa
route un intérêt à s’occuper d’autrui. L’envie de devenir thérapeute germe en
lui et, de fil en aiguille, il découvre que le métier d’herboriste est au
carrefour de ses passions : soigner et se reconnecter à la nature. A sa
sortie de prison, c’est un homme libre. Doublement libre. Depuis 30 ans
maintenant, il est installé dans sa boutique d’herboristerie dans une petite
ville en Belgique.
Pourquoi
vous raconter cette histoire ? Je me demande si, à l’heure où la délinquance
est monnaie courante, nous savons encore accompagner nos jeunes. La société actuelle
leur permet-elle de faire de vrais choix ? Franchement, j’en doute ! Au-delà
des difficultés éducatives qu’on évoque souvent, c’est un vrai problème de
société qui me saute aux yeux. C’est dès la naissance que réside le problème. On
a industrialisé les accouchements et déshumanisé cet acte d’amour. Selon Michel
Odent, obstétricien et auteur du livre « le Fermier et l’Accoucheur »,
les enfants qui naissent dans les conditions de violence hospitalières actuelles
ont de fortes propensions à devenir eux-mêmes agressifs. A vouloir standardiser
la naissance et l’éducation, les Hommes se sont enfermés. Rien d’étonnant à ce
que certains finissent en prison…
Alors
qu’attendons-nous pour changer notre manière d’accueillir nos enfants et de les
éduquer ? La transmission des savoirs ne doit plus se faire de façon
verticale, où le professeur transmet ses connaissances à l’élève, mais d’une
manière latérale où l’enseignant devient un accompagnant. Cette méthode permet à
chacun d’être sur un pied d’égalité et d’ouvrir le champ du partage des
connaissances et des passions. C’est de ça dont nos enfants et nos jeunes ont
besoin : avoir envie de faire les choses avec amour et ferveur. Voilà
comment on remplace la violence par la confiance…
A l’Ecole Française
d’Herboristerie*, j’ai choisi cette méthode éducative. Je n’ai rien inventé, je
n’ai fait qu’adapter au monde des plantes qui soignent une nouvelle pédagogie
venue des USA ! A quand la généralisation de ce système révolutionnaire ? Nos
enfants ont soifs de passion et non d’asservissement : libérons-les !
Osons les faire sortir de l’Educaprison Nationale…
Jean-François
Astier
« On ne
force pas une curiosité, on l’éveille. »
Daniel Pennac
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