vendredi 17 janvier 2020

Pourquoi je n'irai pas au Japon

Quand j’étais au lycée (cela remonte à il y a quelques années), le prof de géographie nous disait à propos de l’économie du Japon « … elle est comme un vélo, condamnée à pédaler ou à s’arrêter ». Et de détailler : « ne disposant que de peu de matières premières, ils importent et exportent, et c’est ce flux d’éléments entrant-sortant qui garantit leur économie… Finies les entrées ? Plus de sortie ! le vélo s’arrête…
Avec quelques années de recul, ma lecture du Japon a changé. Ou plutôt a évolué… Les Japonais ont ceci de particulier qu’ils sont attirés par ce qui est gros… Laissez-moi vous expliquer pourquoi, vous allez voir, jeu de mot oblige, c’est GRO-tesque… Leur économie est effectivement liée à un flux d’entrées et de sorties. Ils importent et transforment et savent admirablement ajouter de la valeur ajoutée à des matières premières. L’industrie automobile ou l’électronique sont deux exemples frappants…Pour faire simple, je prends du fer, de l’aluminium et du pétrole, et je transforme tout ça en ordinateurs ou en voitures… Alors que son PIB la classe au 3e rang mondial, cette valeur, ramenée par habitant la place tout de même à la 28e place, ce qui est un exploit pour un pays si dépourvu de richesses pétrolières, minières ou agricoles… Mais derrière ce chiffre se cache une deuxième réalité : « plus j’importe pas cher, plus j’améliore mon score… »

Alors, pour asseoir une ressource gratuite, rien de mieux, premier exemple, que d’aller à la chasse à la baleine… Les japonais sont les seuls à l’échelle d’un puissant pays occidental à avoir instauré la chasse à la baleine comme une « norme ». Or la baleine, ce n’est pas l’animal le plus gros du monde ?

Ensuite, deuxième exemple, nous, les Japonais, pour ne pas faire diminuer cette valeur de PIB (ce n’est finalement qu’un indicateur), on va surtout baisser les charges liées à notre économie productiviste. Les déchets en premier. En d’autres termes, éviter de prendre en charge nos erreurs, à commencer par la pollution induite par Fukushima. L’océan pacifique qui borde nos plages, enrichi d’une fosse si profonde que personne n’y verra que du noir… voilà l’idéal pour y balancer nos produits radioactifs. Ça tombe bien, ils sont lourds, et vont couler au fond de cette fosse. Une pollution si grosse, un culot si osé que personne n’en parle… Comme dit l’adage, plus c’est gros plus ça passe…

Enfin, vous avez tous entendu parler de la récente fuite de Mr Carlos Ghosn du Japon. Voici mon troisième exemple. Pourquoi ? Mr Ghosn préparait la fusion entre Renault et Nissan. Une perte de valeurs morales pour les Japonais, pire qu’une baisse du PIB ! Comment ? Nissan va devenir Renault ? Plutôt se faire Harakiri que de se vendre aux Européens. Carlos Ghosn a aussi ceci de particulier que c’était un GROS poisson… Je ne sais pas ce que sera l’avenir de Mr Carlos Ghosn, ce qui en tout cas me désespère le plus, c’est que les baleines n’ont pas la possibilité de fuir comme lui quand les Japs leurs mettent le grappin dessus !!!
Vérifiez bien, si vous avez la vilaine habitude de consommer des sushi, que ceux-ci ne viennent pas du Japon…
Si comme moi, vous n’avez pas envie d’aller au Japon, faites alors un deuxième geste. Engagez-vous sur www.notrechoix.org, au moins en 2020, pour déclarer que vous ne prendrez plus l’avion. Le tourisme local, aussi petit soit-il, voilà une source de bien-être à redécouvrir…

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