Le nouveau Dieu féminin
Récemment, j’ai lu un livre qui s’intitulait « une brève
histoire du futur » de Michio Kaku. Cet américain est un passionné de
science-fiction depuis son plus jeune âge et surtout, un professeur de physique
théorique émérite. Par ses connaissances pointues des nouvelles avancées
technologiques, il veut nous projeter, à travers son livre, dans les prochaines
décennies et nous dire comment la science va changer le monde.
Changer le monde ? Vraiment ?
Toujours
plus…
Dans ce livre, on n’est pas surpris de retrouver des scénarios
dignes de films de science-fiction. Des innovations technologiques incroyables
dans le domaine de la santé,
de l’énergie, de la robotique ou des nouveaux matériaux. En bref, la
même chose qu’aujourd’hui : du consommable, du pseudo-révolutionnaire, du
confort mais rien de nouveau pour nous apporter du bonheur !
Avoir un téléphone qui change de forme pour un moindre
encombrement, nous apportera-t-il vraiment un mieux-être ? Traverser
l’espace pour rejoindre les étoiles avec les voiles solaires saura-t-il nous
rendre heureux ? Car au fond, que souhaitons-nous pour notre
bien-être ? Moins travailler, avoir du temps pour profiter du monde qui
nous entoure, une petite bière de temps en temps (je parle pour moi), du
bonheur quoi, c’est ça que nous voulons ! Et c’est là que la science a un
tournant à prendre…
Bien vivre, bien être, et au final du bien-être
Depuis l’aube des temps, nous cherchons à nous rendre la vie
moins difficile. Et nous avons inventé la science dans ce but premier. Elle a
créé des outils qui nous ont rendu la vie plus facile. Bien utilisé, un outil
est bénéfique... Mais aujourd’hui, on s’aperçoit qu’en avoir dix ou même cent
nous pourrit la vie et surtout, détraque notre planète. Donc je me demande, est-ce
que la science d’aujourd’hui répond à
nos besoins fondamentaux ?
La réponse est non. Elle s’est éloigné de son but premier, ce qui fait
que même partant d’une bonne intention, le « scientifique de base »
œuvre à créer de nouveaux besoins plutôt de répondre à notre quête de bonheur. Je
pense que la notion de bien-être n’a pas encore été comprise par la science. Il
est donc temps qu’elle se pose cette simple question : qu’est-ce que le bien-être, qu’est-ce
que le bien vivre ?
Polarités
Loin derrière nous, nos ancêtres considéraient la nature comme une
divinité féminine. Gaïa était la déesse mère. Puis au fils du temps, le sacré
s’est transformé en religion. Petit à petit, le féminin sacré a cédé sa place à
un mode de pensées masculin, guerrier et destructeur. Quand Descartes sépara
l'âme et le corps et qu’il considéra l’animal comme un corps entièrement
dépourvu d'âme, il fit de la science une nouvelle religion. De l’unité, nous avons
basculé radicalement dans la dualité, la classification, la méthode
scientifique. Cette pensée rationaliste nous a conduit à nous croire tout permis
sur la nature, sous prétexte de supériorité.
En Occident, force est de constater que depuis des siècles le
féminin n’est pas respecté. La référence est devenue le masculin logique et
cartésien. Ce schéma est à bout de souffle aujourd’hui, et la mutation de la
science doit se faire. On peut même pressentir un début de changement si l’on y
fait un peu attention. Il est temps pour l’humanité de muter à nouveau mais cette
fois, pour une nouvelle science féminine.
Une belle histoire
Lorsque le monde scientifique aura redéfinit son rôle, les
chercheurs arrêteront de manipuler le vivant. La science deviendra ce qu’elle
aurait toujours dû être : une science au service du vivant. Cette
simple redéfinition suffira à orienter les recherches dans le sens du bonheur
de chacun. Personne ne saurait prédire exactement comment la science va évoluer
dans les prochaines années, mais pour notre futur, on pourrait faire un tout
autre pari que celui de Mr Kaku : que la science révolutionnera la notion
de bien-être. Et plutôt qu’une brève
histoire du futur, on pourrait écrire une
belle et durable histoire du futur !
Tout changera lorsque nous aurons compris que notre bonheur et
notre futur dépendent du bien-être de ce monde vivant qui nous entoure. S’il
est vrai qu’un jour Dieu s’est fait homme, alors il est grand temps que la
Science se fasse femme.
Jean-François Astier
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