7 jours d’ordures
L’art existe aussi pour éveiller les consciences… Gregg
Segal, photographe californien, a cette volonté avec son projet 7 jours d’ordures (7 days of garbage). Ses
clichés percutants mettent en évidence la production colossale de déchets que
peut produire un américain, de l’ordre de 4 kilos par jour.
Les images, que vous pouvez retrouver sur son site www.greggsegal.com, mettent en scène des
personnes de milieux sociaux bien différents qui posent au milieu des déchets
qu’ils ont produit en 7 jours. On est choqué par tant d’immondices que jettent
ces familles, ces adolescents, ces étudiants, ces personnes âgées. Surtout que la
plupart d’entre elles se trouvent dans l’eau, cernés par leurs déchets
flottants. Un idée m’est venu et je ne suis sûrement pas le seul :
« ils vont se noyer dans leurs ordures ».
Le plus « écolo » d’entre eux est certainement la
personne qui parait vivre dans la rue, entouré presque uniquement de vieux journaux
et de quelques bouteilles en verre qu’on imagine encore sentir l’alcool.
J’approuve vraiment la démarche de cet artiste qui montre la
réalité actuelle. Déjà enfant il photographiait les poubelles dans la cuisine
de sa mère, se demandant ce qu’allaient devenir toutes ces ordures. Mais
j’attends la suite… Pourquoi ne par montrer une autre réalité possible ?
Celle qui apparaît après quelques changements d’habitudes, de nouveaux réflexes
souvent simples à mettre en place comme acheter autant que possible ses
aliments en vrac. Faire son compost, même en ville c’est possible ! Des
toilettes sèches pour ceux qui le peuvent… On imagine qu’il s’agit d’un effort considérable,
mais quoi de plus gratifiant d’agir dans ce sens ? Se sentir responsable
et acteur de sa vie est bon pour l’estime de soi, et permet de ressentir le
pouvoir qu’on peut avoir sur sa vie. On est plus des victimes de ce
« monde cruel ».
Des termes comme celui de locavore existent déjà pour parler de ceux qui mangent local. Mais inventons
aussi les végétavores (plutôt que
ceux qui « végètent à rien »), les biovores, ceux qui refusent les produits chimiques déversés sur leurs
aliments et la planète, ou encore les recycloïdes
qui usent de leur créativité pour redonner vie à des objets destinés à la benne.
Nous parlons moins souvent des déchets liés à nos dépenses
de santé. Pourtant, n’oublions pas que les molécules de synthèse, même si elles
sont moins visibles, sont extrêmement polluantes. Par exemple, plutôt que du
paracétamol, prenons de la reine des prés ou du saule. Et mieux vaut se tourner
vers les produits naturels à faible valeur ajoutée comme les produits de la
ruche ou les plantes simples, qui, en plus d’être bonne
pour la santé, ne produiront pas de déchets. Ces formes galéniques
traditionnelles se trouvent facilement en herboristerie… A chacun de faire ses
choix, mais c’est urgent, n’attendons pas !
Jean-François Astier
« Tout le monde veut sauver la planète, mais personne veut descendre les poubelles. »
Jean Yanne
Jean Yanne
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