Des patients trop patients !
D'après un récent sondage, faire du sport, manger 5 fruits et légumes
par jour ou limiter la viande et la
charcuterie semble être des buts trop
difficiles à atteindre pour une majeure partie des français. Mais il y a
une bonne nouvelle, pour que chacun devienne acteur de sa santé, notre système de santé veut se réformer
profondément… Vous y croyez, vous ?
Un colloque pour éduquer à la santé
En novembre dernier s’est tenu à Paris le colloque « éducation à la santé,
les leviers du changement. Aider les français à devenir acteurs de leur santé
tout au long de leur vie ». Une vingtaine d’intervenants,
médecins, pharmaciens, sociologues, associations ou représentants de la CPAM,
se sont réunis pour imaginer des
solutions nouvelles. C’est vrai, aujourd’hui, la prévention se résume à
quoi ? Aux campagnes vaccinales, au dépistage, au Programme National
Nutrition Santé (PNNS) dont le leitmotiv est « manger/bouger ». Vous
serez d’accord avec moi, c’est loin d’être suffisant !
Les résultats récents d’un sondage,
réalisé par l’Ifop et la fondation PiLeJe, ont permis d’alimenter le débat pour
chercher à comprendre ce qu’attendent
les français pour bouger et mieux manger… Encore une fois on se pose la question du comment… Moi, je me demande d’abord pourquoi on en est là ?
Il fallait s'y attendre !
Cela fait des décennies que la médecine moderne a lancé une guerre (chimique)
contre la maladie. « Patients, patientez, et ne vous inquiétez pas,
on s’occupe de tout. La sécurité sociale est là pour vous prendre en charge », tel
est ce terrible message inconscient émis depuis des décennies par les autorités
de santé. A-t-on encouragé la responsabilité individuelle ? Non ! Au contraire, on a incité les patients à devenir très patients.
Et finalement, après la sédentarité
c’est l’immobilisme qui aujourd’hui empêche les gens de se responsabiliser.
Le médecin chinois n’est payé que lorsque
son patient vient dans un but d’anticipation. S’il est malade, il est en droit
d’attendre des soins gratuits. En France, c’est exactement l’inverse. Aucune vraie politique de santé, digne de
ce nom n’est faite puisque la maladie est plus lucrative.
Quelles solutions ?
Les
solutions proposées par nos spécialistes sont bien maigres… Suite à ce
colloque, on esquisse des objectifs pour
faire évoluer les pratiques et les mentalités des professionnels de santé, afin qu’ils informent davantage leurs patients et clients. Au niveau politique,
c’est le projet de loi de notre ministre Marisol Touraine qui sera examiné au
parlement en janvier 2015. Elle nous annonce que « cette loi transformera le quotidien de millions de
Français ». Ah bon ? Rien
de révolutionnaire en fait : améliorer l’information nutritionnelle sur les
étiquettes des produits alimentaires, renforcer les sanctions pour incitation à
la consommation d’alcool, mieux rembourser le sevrage du tabac et, tenez-vous
bien, favoriser les stratégies de prévention innovantes : le développement les
TROD, tests rapides d’orientation diagnostique, ou des autotests de dépistage
des MST. Je pourrais vous en citer d’autres mais ils sont tous du même ordre. Et
Martine Duclos, chef de service de médecine du sport du CHU de
Clermont-Ferrand, le rappelle bien en disant de ce projet « … pas un mot sur l’activité physique qui reste la meilleure
arme contre les maladies cardiovasculaires ».
Dites-le à vos patients !
Comme le montre le fameux sondage, sur les 985 personnes interrogées, 81 %
attendent une meilleure prévention de la part de leur médecin. Mais savent-ils au moins que celui-ci n’est pas
formé pour cela ? Les quelques
heures de diététique qu’il a reçu durant ses sept premières années de
médecine n’y suffiront pas !
Pourquoi ne pas élargir l’angle de vision ? Pourquoi ne pas intégrer dans notre système de santé
d’autres pratiques, celles qui sont justement formées à la vraie santé. Citons la naturopathie, descendante de la médecine traditionnelle
occidentale, mais aussi les pratiques traditionnelles qui ont beaucoup à nous
apprendre comme la médecine chinoise ou
ayurvédique.
Je
rêve d’un monde où les professionnels de la maladie, les médecins, les
pharmaciens… et les professionnels de la santé, naturopathes et herboristes
travailleront ensemble, orientant chaque personne en fonction de ses besoins. Médecins,
dites-le à vos patients ! Euh, pardon, patients,
dites-le à votre médecin…
Jean-François
Astier
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