L'armoise commune, dont les vertus sur la santé féminine sont abondamment décrites dans l'Arbolayre*, est une plante majeure face aux maladies hélas trop fréquentes de l'appareil reproductif féminin. Nous allons notamment le voir pour une pathologie difficile à comprendre: l'endométriose. A croire que pour l'armoise, plus une maladie s'annonce complexe, plus elle est d'un intérêt thérapeutique.
( * = les astérisques renvoient en fin d'article à la référence des ouvrages cités)
1- rappel sur l'armoise
2- l'endométriose
3- mon avis personnel
4- perspectives thérapeutiques
2- en guise de conclusion
1- rappel sur l'armoise
L’armoise commune (Artemisia vulgaris) est une plante médicinale citée dans les écrits les plus anciens (+2000 ans…), et où l’action sur la santé féminine est récurrente. C’est une plante abondante dans les campagnes en Europe, notamment autour du bassin méditerranéen. Elle est présente sur tout l’hémisphère Nord.
Sa feuille utilisée fraîche ou sèche, sous différentes galéniques possibles, apporte un effet régulateur sur le cycle féminin, notamment dans son rythme. C’est notamment dans les sources de médecine populaire que l’on trouve les références à cette action particulière. Dans l’Arbolayre*, cette plante est quasi-exclusivement consacrée aux problèmes féminins et du bas-ventre.
La tradition populaire dit que la feuille d’armoise possède une signature de son action sur le cycle féminin, en ce sens qu’elle est verte foncée sur le dessus, et blanche sur le dessous. Cette caractéristique offre à nombre de personnes de commenter les vertus de la feuille d’armoise en précisant qu’ainsi l’armoise montre sa subtilité lunaire… Évidemment, la science occidentale, haute de ses quelques décennies de prestige, se moque éperdument de cette approche qui s’appelle la théorie des signatures et la relègue aux oubliettes en les qualifiant de « remèdes de bonne femmes ». C’est aller un peu vite en besogne, sachant que les médecines traditionnelles riches de leur recul millénaire ont fait traverser les siècles de connaissances qui se sont renforcées à travers des générations de thérapeutes. Rappelons simplement que la pharmacologie est née sur les cendres des bûchers d'hommes et surtout de femmes qu'on a qualifié de sorcières en Occident au début du XVIIe siècle.
2- l'endométriose
Contrairement à son étymologie, l’endométriose n’est pas automatiquement associée à l’endomètre. C’est là une première difficulté de perception. Car au départ, on pensait que l’endométriose était une migration de cellules de l’endomètre dans d’autres tissus du corps, notamment des zones proches de l’utérus, comme le péritoine, la vessie, le colon.
Dans un ouvrage récent intitulé « Endométriose, ce que les autres pays ont à nous apprendre* », Marie Rose Galès fait le point sur les connaissances scientifiques actuelles et remet les pendules à l’heure en quelque sorte. Elle explique que la théorie des cellules migrantes, aussi attirante soit-elle, est fausse et ne peut être la cause de l’endométriose.
L’endométriose est une maladie qui revêt diverses facettes, et divers symptômes. Mais globalement, on pourrait simplifier en disant qu’une endométriose est la présence de tissu similaire à de l’endomètre, implanté à des endroits divers du corps, et qui réagit, au moment des règles, par un saignement. Or si dans l’utérus (qui est une lumière au sens physiologique du terme), le décrochement de l’endomètre provoque la perte de sang mêlé à ce tissu (ce qu’on appelle les règles) et s’élimine naturellement par le col utérin et la voie vaginale, comment faire face à un pseudo-endomètre sans présence d’un espace pour son écoulement et son élimination ? La seule conséquence est une réaction inflammatoire locale extrêmement douloureuse à ce saignement dans le milieu intérieur. C’est l’endométriose…
À la rédaction de cet article, je me sens obligé de faire un aparté inhabituel à propos des douleurs liées à la maladie. L’endométriose est une pathologie fonctionnelle d’une douleur extrême chez certaines personnes qui en sont atteintes. Je crois bien que la lecture du livre Je suis cette fille sur dix*, écrit par Rose Sorel, où la beauté de sa plume est aux antipodes du drame monstrueux et horrible qu’elle vit dans sa chair ne me laissera plus jamais indifférent quand j’entendrai le mot endométriose…
En l’état actuel de la connaissance scientifique, la question du pourquoi de l’endométriose reste pleine ! L’approche génétique n’explique pas tout. Quant à la migration de cellules souches vers d’autres tissus, elle semble trop simpliste. C’est une théorie qui remonte au XVIIe siècle ! L’approche embryonnaire des tissus endométriosiques qui se développent mérite plus d’investigations car elle pourrait expliquer une origine à ce phénomène.
Les thérapeutiques allopathiques proposées sont toutes ciblées sur l’altération des équilibres endocriniens. Car on sait que l’endométriose est œstrogéno-dépendante. On a donc en première intention recours aux progestatifs (pseudo-progestérone), qu’ils soient combinés ou pas à l’éthylestradiol (un œstrogène de synthèse). Avec des effets secondaires… On a même proposé des actions médicamenteuses agissant directement sur les commandes hypothamo-hypophysaires… A des stades plus avancés, la chirurgie permet l’ablation des tissus enflammés et qui se nécrosent par phases liées aux cycles. Avec le temps, ils forment des tissus morts…
3- mon avis personnel
« La fleur qui renie sa racine meurt avant le crépuscule ». Je ne sais plus où, étant gamin, j’avais lu cette maxime, mais je l‘ai toujours gardée à l’esprit à l'image de l’humain qui se coupe de son environnement. Et résultat : ...il est sur une pente dangereuse ! L’humanité risque, avec toutes les erreurs qu’elle commet de façon accélérée au fil du temps, de voir un jour son avenir compromis. L’endométriose est un de ces signes là… Quelques explications sont nécessaires pour aiguiller mon propos et ma conclusion par rapport à cette maladie effroyable.
D’abord, deux éléments sont à prendre en compte dans ce qui différencie le genre humain des autres mammifères. L’homme vit aujourd’hui en position debout à l’inverse des autres espèces. De plus, dans le règne animal, chez les mammifères en l’occurrence (car l’humain est un mammifère), le système reproducteur (chez la femelle tout autant que chez le mâle) est en place pour, bien évidemment, perpétuer l’espèce. Sauf exception (et le mot ici est important – l’homme est une exception, pas la seule mais une exception de taille…), les mammifères se reproduisent lors d’une phase de reproduction annuelle, dite période de rut puis de gestation et enfin de mise-bas. Remarquons que bien des espèces de mammifères à cette occasion mettent bas un nombre conséquent de petits. Le nombre fait la force et de ce nombre, malgré les aléas de la vie certains atteindront l’age reproducteur, un nombre suffisamment important pour que l’espèce se perpétue. La boucle est bouclée et le cycle annuel suffit.
L’humain n’a pas suivi cette logique : il a pris une voie évolutive très particulière depuis que la lignée Homo s’est créée en se séparant des autres ancêtres des primates et en évoluant vers ce que nous sommes actuellement. Il y a environ deux millions d’années ont commencé, pense-t-on, les premières migrations d’humains hors d’Afrique. Parallèlement, l’Homme s’est mis en POSITION DEBOUT… et c’est là que tout se chamboule et c’est là qu’au final de cette « grande traversée évolutive à travers les continents » nous en sommes à ne pas comprendre pourquoi l’endométriose est si complexe à saisir…
La position debout a été un changement brutal à l’échelle évolutive. Si brutal qu’il a entraîné un risque de voir l’espèce humaine disparaître : la position debout a entraîné un resserrement du bassin au point que le temps de gestation a été raccourci pour que la tête de l’enfant ne soit pas trop grosse pour passer le col. Ce temps de gestation devait être normalement de plusieurs mois de plus, comme le laisse supposer l’anatomie comparée. C’est ainsi que la grossesse d’une femme est considérée aujourd’hui comme normale avec ses 9 mois de temps, alors qu’elle devrait être peut-être de 6 mois de plus toutes proportions gardées…
Le taux de mortalité des parturientes lors de l’accouchement a dû être pour nos ancêtres quelque chose d’effroyable. Au point que la survie même de l’espèce était menacée. Je n’ai évidemment aucune preuve de mes hypothèses, mais elles me semblent défendables et intéressantes à débattre : pour voir sa descendance exister et perpétuer l’espèce, les humains ont développé une biodisponibilité de la reproduction de façon accrue et non liée à un cycle annuel. Le cycle reproducteur annuel est devenu un cycle mensuel, répétitif dès que possible. Il devait être dès le début proche d’une durée avoisinant les 25 / 35 jours. Il n’a donc eu aucun mal à se caler à un rythme que les traditions populaires reconnaissent depuis longtemps : le cycle lunaire. Je vois déjà les cartésiens sourirent et évoquer que je plane dans l’ésotérisme… Que nenni…
On sait aujourd’hui que la lumière agit sur le triptyque hypophyse - hypothalamus – pinéale et est impliquée dans la fabrication et l’action de la mélatonine. Ce sont notamment les 10.000 neurones présents dans chacun des deux noyaux suprachiasmatiques de l’hypothalamus qui jouent ce rôle. On sait aussi que via le ganglion cervical supérieur, installé au niveau des vertèbres cervicales (C2 et C3), la glande pinéale est innervée, sans que l’on comprenne encore aujourd’hui ce rôle… Dans le livre Lunaception*, dont je parlerai à nouveau plus loin, Louise Lacey a prouvé que la lumière émise par la lune lors des nuits de la pleine lune influence aussi le cycle féminin en donnant un tempo de 29 jours. J’ai essayé cette méthode sur moi, et alors que je suis un homme, j’ai pu constater que l’influence de cette lumière subtile, durant les nuits qui entourent la pleine lune avaient modifié ma libido en lui donnant du rythme… Louise Lacey propose d’aller plus loin dans cette influence manifeste de la lune sur le cycle féminin puisqu’elle détaille dans son ouvrage une méthode pour décaler le rythme des cycles, les inciter à s'allonger ou à se raccourcir, selon le but recherché. Méthode testée et vérifiée par de multiples expériences répétées. J’ai eu moi-même l’occasion par deux fois de proposer cette méthode à des femmes qui souhaitaient pouvoir décaler la venue de leurs règles pour une date précise. Avec succès...
La grande question est pourquoi le cycle lunaire se calerait sur celui de la lune. Louise Lacey propose l'explication suivante : à la pleine lune, qui coïncide avec l'ovulation, les rencontres sont plus aisées. Un facteur qui joue au profit de la survie de l'espèce...
Ces éléments donnent-ils un nouveau regard sur l'endométriose et une cause probable ? Le cycle reproducteur féminin est soumis au début de son déploiement, c'est à dire après la phase des règles, à l’action de molécules stimulant la croissance tissulaire : ce sont les œstrogènes. Il y a quatre molécules différentes d’œstrogènes : l’estrone (dit E1), l’estradiol (dit E2), l’estriol (E3) et l’estétrol (E4). Dans la famille des œstrogènes, c’est l’estradiol (E2) qui joue essentiellement ce rôle (sécrétion globalement assurée par les ovaires), renforcé par l’estrone (E1), dont la fabrication a lieu dans les surrénales ou à partir d’androgènes. Mais un tissu endométriosique est justement capable de cette prouesse qu’on appelle aromatase ! L’estradiol (E2), qui est l’œstrogène essentiel dans la période qui va de la puberté à la ménopause chez la femme, est une hormone que l’on retrouve aussi, sans que les scientifiques en comprennent pourquoi aujourd’hui, dans le cortex visuel primaire, au niveau du cerveau, à toute proximité du triptyque dont nous parlions.... Étonnant non ? Les effets œstrogéniques de l’estradiol sont environ 10 fois plus puissants que ceux de l’estrone et 80 fois pour l’estriol.
Revenons à notre hypothèse d’un cycle devenu mensuel au lieu d’annuel. Qui dit cycle régulier et répétitif (12 dans l’année au moins au lieu de 1…) dit que le tissu réceptif aux œstrogènes est particulièrement sollicité…Or ce tissu réceptif, c’est notamment l’endomètre. Ce sont aussi ces cellules que l’on croit être de l’endomètre qui réagissent à cette action hormonale et qui provoqueront les douleurs de l’endométriose.
Comment ne pas faire l’hypothèse que, sachant que les œstrogènes ne sont pas tous identiques, ni dans leurs zones de production, ni dans leurs actions, les cellules endométriales réagissent différemment selon l’œstrogène qui vient les stimuler ? Dit différemment, les œstrogènes qui par cascades successives sont stimulés depuis l’activité de notre triptyque n’ont peut-être pas les mêmes impacts tissulaires que les autres… Notamment les molécules œstrogéniques telles les xeno-œstrogènes, qu’ils soient naturels (phyto-œstrogènes) ou issus de Big Pharma utilisés à des fins de contraception… En d’autres termes, il y a peut-être une différence entre les « endo-œstrogènes », fabriqués par notre propre corps et les « exo-œstrogènes » ceux qu’on peut prendre sous forme médicamenteuse, par l’alimentation, ou par la pollution de notre environnement...
Utiliser aujourd’hui les œstrogènes ou des molécules proches (GnRH, androgènes, progestérone) dans un but interventionniste face à l’endométriose, est à mes yeux un non-sens. C’est déséquilibrer davantage un terrain déjà déséquilibré.
Une expérience horrible, citée par Marie Rose Galès dans son livre précité, a consisté à soumettre des guenons à une pollution aux dioxines :
« des chercheurs de l’université de Wisconsin-Madison, ont mené une étude sur l’impact des dioxines sur la fertilité des guenons Rhésus. L’impact a été confirmé, puisqu’elles ont eu des difficultés à se reproduire, mais surtout deux sont décédées après avoir développé une endométriose sévère (l’endométriose n’est pas mortelle, ici nous sommes dans un cas particulier où des animaux ont été atteints par une endométriose créée en laboratoire). Si jusqu’alors on avait pu observer des endométrioses modérées chez des animaux sauvages, jamais auparavant on n’avait réussi à créer une endométriose spontanée en laboratoire (…). On découvre « que 79 % des guenons exposées à la dioxine présentaient des grosseurs endométriales sur les organes de l’abdomen, avec une corrélation directe entre les doses de dioxine et la sévérité de la maladie ». La conclusion était inéluctable : « la dioxine et d’autres produits chimiques toxiques peuvent causer le développement de l’endométriose et d’autres problèmes de santé auxquels les personnes atteintes d’endométriose sont sensibles, incluant certains cancers, maladies auto-immunes et maladies cardiaques. »
N’est ce pas là la preuve évidente que la pollution de notre environnement peut provoquer cette maladie et qu’en plus ce déclenchement est dose-dépendant ?
4- perspectives thérapeutiques
a)- réformer son alimentation et renforcer le microbiote.
b)- faire coïncider le cycle féminin aux phases de la lune.
c)- stimuler ses équilibres hormonaux par des méthodes naturelles uniquement
d)- renforcer cette cohérence avec l’armoise.
5- en guise de conclusion
Roselyne R. est une personne qui souffre depuis l’âge de 14 ans de règles difficiles et qui ont été douloureuses dès le début. Ce n’est qu’à l’âge de 25 ans que le diagnostic d’endométriose a été posé, en lui annonçant à la clé qu’elle ne pourrait jamais avoir d’enfant. Sous le choc d’une telle annonce, contraire à sa raison d’être au plus profond d’elle, elle ne baisse pas les bras. Elle rencontre une étiopathe avec qui elle commence un long travail manuel et de drainage. Elle apprend très vite qu’elle est enceinte et met au monde difficilement son premier enfant, un garçon. Elle aura à nouveau une seconde grossesse qui arrivera à terme sans souci deux ans plus tard. Une fille cette fois. Mais les cycles restent toujours très douloureux et irréguliers.
Après une troisième grossesse à 37 ans, Roselyne met au monde un deuxième garçon. Elle se décide à faire poser un stérilet aux hormones, qu’elle gardera 7 ans. A 45 ans, après son retrait, elle me rencontre et m’explique qu’elle a eu des pertes de sang en continue pendant ces 10 derniers mois. Hypotension, fatigue chronique, anémie, s’amoncellent alors qu’on lui confirme qu’elle a une hyperplasie endométriale simple sans atypies. Un travail sur le coté émotionnel ainsi que les conseils que je lui propose (alimentation, herboristerie) lui rétablissent des cycles réguliers. C’est elle-même qui l’écrit ainsi :
Après 3 mois seulement d’utilisation de votre tisane « équilibre féminin », je viens vous dire combien de suis satisfaite de vos conseils et des résultats obtenus qui dépassent les espérances les plus vives que j’avais à l’époque.
Juste pour rappel, j’ai 48 ans, et je souffre depuis l’âge de 14 ans de règles très difficiles. Il y a 5 ans, ma gynécologue m’a annoncé que j’étais atteinte d’hyperplasie endométriale soit une forme d’endométriose qui me provoquait des douleurs terribles et insoutenables dans tout le ventre (jusqu’au plexus) pendant mes cycles, au point de ne pas pouvoir me lever pendant plusieurs jours. Une opération de curetage a été envisagée rapidement au vu de mon état. J’ai décliné la proposition et cherché une solution plus naturelle…
J’ai alors scrupuleusement suivi vos conseils alimentaires, corrigé certaines erreurs évidentes (comme l’absence d’huiles végétales riches en acides gras essentiels dans mon alimentation), et surtout bénéficié des bons effets régulateurs de votre tisane, que je consomme avec la plus grande régularité chaque matin, depuis que j’ai constaté ses effets bénéfiques sur mes cycles. J’ai réduit drastiquement mes apports en produits laitiers comme vous me l’aviez conseillé et fait une cure avec la «tisane rénale» puis la «tisane hépatique» pour soulager mon foie.
Après cela j’ai rapidement retrouvé des cycles réguliers et aujourd’hui je les vis tout à fait normalement sans douleur et je peux continuer mes activités pendant cette période. Un incroyable soulagement pour moi qui redoutait cette période chaque mois. Dorénavant vos conseils m’accompagneront jusqu’à la ménopause. Un immense merci M. Astier !
Laissez faire la nature ! LAISSEZ FAIRE LA NATURE !!! Contentez-vous de l’aider tout simplement… En naturopathie, on nous apprend que la nature est guérisseuse – Vis medicatrix naturae - et on nous rappelle (pas assez) ce que disait Hippocrate : d’abord ne pas nuire - Primum non nocere -.
Si l’endométriose vous concerne, puissent ces quelques lignes devenir source de votre bien-être… et de votre retour à l’équilibre.